La moudjahida Djamila Boupacha affirme avoir refusé de siéger au Conseil de la nation.
«Suite à une information qui a été diffusée aujourd’hui, le 15 février 2022, au journal de 20h de la télévision algérienne, et qui porte sur l’annonce officielle de la liste du tiers présidentiel, dont mon nom figure parmi les personnalités choisies pour le poste de sénateur, je tiens à préciser que j’ai exprimé ma volonté et mon avis sur la question et j’ai décliné cette proposition qui m’a été faite par les instances officielles en les remerciant de la confiance qu’elles ont placé en moi», a précisé la moudjahida dans un court message publié à sa demande sur Facebook par Nacera Douagui, présidente d’une association de jeunes.
Cette icône de la Guerre de Libération nationale a assuré qu’elle n’acceptera pas ce poste de sénatrice. «Je tiens à informer l’opinion publique, que Djamila Boupacha, ne fera pas partie du tiers présidentiel nommé», a-t-elle ajouté dans le même message, soulignant qu’elle avait participé à la Révolution pour libérer le pays du joug colonial et qu’au lendemain de l’indépendance, elle avait décidé de reprendre sa vie, comme tout citoyen algérien.
«J’ai servi mon pays auprès de mes frères et sœurs en tant que moudjahida, et j’ai repris ma vie de citoyenne depuis et je tiens à le rester», a-t-elle insisté.
Née le 9 février 1938 à Alger, Djamila Boupacha s’est engagée très jeune dans la lutte pour l’indépendance de l’Algérie. Arrêtée en 1960 par les forces coloniales, elle a été accusée d’avoir déposé une bombe à la Brasserie des facultés le 27 septembre 1959 à Alger.
En détention dans une prison secrète en Algérie puis en France, Djamila Boupacha a subi les pires sévices, viol et torture, d’éléments de l’armée coloniale.
Dans une tribune publiée dans l’édition du journal Le Monde du 2 juin 1960, la philosophe Simone de Beauvoir avait dénoncé ce traitement cruel et inhumain réservé à cette jeune militante du FLN, tout en lançant un appel à sa libération.
Djamila Boupacha a été libérée après les Accords d’Evian conclus en mars 1962. Après avoir siégé au Conseil de la Révolution au lendemain de l’indépendance, Djamila Boupacha s’est vite retirée de la vie politique.