La mosquée d’Al Aqsa est le théâtre de fortes tensions : Vives inquiétudes en Cisjordanie

11/03/2024 mis à jour: 06:34
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L’armée d’occupation a renforcé sa présence sur l’Esplanade des mosquées - Photo : D. R.

Les regards se tournent aujourd’hui vers la mosquée d’Al Aqsa où les Palestiniens vivant à El Qods et en Cisjordanie aspirent à se rendre pendant le mois sacré.

Les Palestiniens sont confrontés cette année au Ramadhan le plus difficile de leur histoire alors que la guerre, la famine et les restrictions s’intensifient. Alors que les Palestiniens se préparent pour le mois sacré, beaucoup craignent que les autorités israéliennes et les Israéliens d’extrême droite ne provoquent des troubles.

En Cisjordanie comme à Jérusalem-Est, le moral est en berne et les décorations du Ramadhan n’ont pas été accrochées cette année. Le bain de sang continu à Ghaza y plane comme un nuage sombre. Beaucoup prient simplement pour un cessez-le-feu dans l’enclave palestinienne, où plus de 301 000 personnes ont été tuées par Israël.

Les regards se tournent aujourd’hui vers la mosquée d’Al Aqsa où les Palestiniens vivant à El Qods et en Cisjordanie aspirent à se rendre pendant le mois sacré. Le lieu saint a également souvent été le théâtre de fortes tensions, voire de heurts ces dernières années entre des fidèles musulmans et les forces de l’occupation israéliennes en plein Ramadhan, comme en 2022 ou encore l’an passé.

Cette année, le contexte est particulièrement tendu en raison de la guerre qui fait rage dans la bande Ghaza. Il y a un mois, le ministre israélien Itamar Ben Gvir, chef d’une formation d’extrême droite favorable à un contrôle juif de l’Esplanade, avait appelé à interdire l’accès de la mosquée d’Al Aqsa aux Palestiniens de Cisjordanie occupée pendant le Ramadhan.

Mais Israël a fini par concéder aux fidèles musulmans le droit de prier sur l’Esplanade des Mosquées d’Al Aqsa durant la première semaine du Ramadhan, selon un communiqué du mardi 5 mars. «Au cours de la première semaine du Ramadhan, les fidèles seront autorisés à entrer sur le mont du Temple (la Mosquée d’Al Aqsa, ndlr), comme c’était le cas les années précédentes.

Chaque semaine, il y aura une évaluation de la situation sur les aspects de sécurité et de sûreté et une décision sera prise en conséquence», a précisé le gouvernement dans un communiqué.

Déjà en temps ordinaire, la présence policière israélienne à Jérusalem-Est est renforcée pendant le mois de Ramadhan, en entravant parfois l’accès et en attaquant les fidèles.

L’année dernière, les Palestiniens ont dû se barricader à l’intérieur de la mosquée pour empêcher la police israélienne d’interférer avec l’itikaf, une pratique qui consiste à passer des nuits entières en prière et en adoration dans la mosquée.

Mais la sécurité israélienne avait réussi à s’introduire, tirant des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes et battant indiscriminément les fidèles, y compris des femmes et des personnes âgées. Au moins 450 Palestiniens ont été arrêtés.

Impunité

Il est à signaler également que la police de l’occupation israélienne autorise souvent des centaines de juifs israéliens – qui appellent la mosquée Al Aqsa «le mont du Temple» – à accéder au site saint, ce qui viole l’accord de statu quo qu’Israël, la Jordanie, la Palestine et les Etats-Unis ont mis en place en 2015. L’accord stipule que la mosquée Al Aqsa est un lieu de culte exclusivement pour les musulmans, mais accorde l’accès aux non-musulmans à des jours et heures spécifiques.

Cependant, beaucoup craignent que les ministres israéliens d’extrême droite ne cherchent à provoquer les Palestiniens en permettant aux Israéliens d’entrer dans la mosquée pour défier ou affronter les fidèles.

D’ores et déjà, les associations, à l’instar d’Islamic Relief, rappellent que la liberté et la sécurité des Palestiniens à pratiquer leur religion doivent être protégées. De l’autre côté, les chrétiens palestiniens sont également confrontés à des restrictions israéliennes pour accéder aux lieux saints à Jérusalem à l’approche de Pâques.

Il est à signaler que même avant la guerre, l’occupation israélienne imposait des restrictions de mouvement. De nombreux Palestiniens – en particulier les hommes – se voyaient refuser l’entrée à Jérusalem ou dans d’autres lieux religieux importants.

Mais la tension s’est accentuée depuis l’agression israélienne à Ghaza, notamment en Cisjordanie où les Palestiniens subissent des violences et des intimidations de colons israéliens armés, avec une moyenne de quatre attaques par jour depuis le 7 octobre.

Ces attaques sont menées en toute impunité et, dans de nombreux cas, sont soutenues par les soldats de l’armée d’occupation israélienne.

En plus de tuer et de blesser des civils palestiniens, des milliers d’oliviers ont été abattus et des équipements agricoles volés en plein milieu de la saison de la récolte des olives – dont de nombreuses familles palestiniennes dépendent pour leur subsistance. 
 

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