La scène politique connaît un léger frémissement en ce début de rentrée sociale. Certains partis ont déjà fait leur rentrée politique. C’est le cas du Front des forces socialistes (FFS) qui a lancé la semaine dernière son initiative pour le renforcement du front patriotique. Il va d’ailleurs entamer les consultations en vue d’un «pacte historique pour le parachèvement du projet national».
Le FFS, qui veut «prémunir le pays d’un nouveau cycle d’affrontement interne sur fond d’instrumentalisation de la rue», estime qu’«il est vital la classe politique prenne ses responsabilités et se rassemble en ouvrant de vraies perspectives politiques au pays qui neutraliseront définitivement toute tentation de restauration d’un ordre politique qui a failli provoquer l’effondrement de l’Etat-nation».
Outre le plus vieux parti de l’opposition, il y a Jil Jadid dont le président, Soufiane Djilali, multiplie les sorties médiatiques. Il est passé hier sur les ondes de la Radio Chaîne III.
A cette occasion, il a appelé au «renforcement des partis politiques dans la construction d’un Etat prospère». Soufiane Djilali a relevé dans ce sillage l’impérieuse nécessité d’ouvrir «un débat national» sur de « nombreuses questions, notamment dans ce monde en pleine mutation». Pour ce responsable politique, «le front interne ne doit pas signifier qu’il faut s’aligner sur une idée unique, mais plutôt s’inscrire dans les règles d’un Etat souverain qui défend son unité, sa liberté et sa prospérité».
Universités d’été
De son côté, le parti islamiste El Bina a lancé également une initiative pour «le renforcement de la cohésion nationale». Dans un entretien accordé à El Watan en août dernier, le président de cette formation politique, Abdelkader Bengrina, a lié son initiative à l’aggravation des menaces sécuritaires aux frontières sud du pays.
«On veut seulement être ensemble pour dire au monde que nous sommes un seul bloc et que personne ne peut nous séparer. Nous nous unissons parce que nous ressentons le danger», a-t-il expliqué.
Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) prépare, quant à lui, son université d’été qu’il tiendra les 28, 29 et 30 septembre dans une localité des Aurès située entre Batna et Khenchela.
Les thèmes retenus pour cet événement «sont de nature à permettre d’ouvrir le débat sur nombre de problématiques de l’heure dans des présentations et échanges en conférences et ateliers de formation», a précisé le RCD qui dit poursuivre pleinement son travail de structuration, «seul à même de permettre de traduire les sympathies qui s’expriment en faveur de notre parti en adhésions organiques et d’être prêt à affronter les rendez-vous et luttes politiques futures avec force et détermination».
Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a, pour sa part, tenu une université d’été en plein mois d’août dans la wilaya de Boumerdès, lors de laquelle les participants ont traité, entre autres, des défis de l’heure et des répercussions des mutations que connaît le monde sur l’Algérie. Le parti des travailleurs (PT), quant à lui, tient régulièrement des réunions de son bureau politique et commente à la fois l’actualité nationale et régionale.
La secrétaire générale Louisa Hanoune s’est particulièrement exprimé fin août sur la situation au Niger et a fait état de son rejet de toute intervention militaire étrangère dans ce pays voisin. En plus des activités de ces partis – il y en certainement quelque-unes qu’on n’a pas citées –, la classe politique peine à sortir de sa léthargie profonde.
Nombreux d’ailleurs les partis qui se sont illustrés ces derniers temps par leur silence assourdissant, voire leur effacement de la scène politique nationale. Pourtant, ce ne sont pas les thématiques ou les sujets d’actualités qui manquent en cette rentrée sociale. Ces partis semblent se complaire dans l’attentisme et l’immobilisme.