La décision sans impact sur le marché : L’Angola quitte l’OPEP

23/12/2023 mis à jour: 03:23
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L'Angola, refusant de réduire sa production de pétrole, se retire de l'OPEP - Photo : D. R.

L’Angola, deuxième producteur de pétrole d’Afrique, quitte l’OPEP, à partir de janvier 2024 pour ne plus être astreint à la politique des quotas,  mettant ainsi fin à ses seize années d’adhésion à l’organisation.

Un retrait qui n’a pas d’impact significatif  sur les fondamentaux du marché et sur l’Organisation dans son ensemble, en raison de la capacité de production réduite du pays africain.

Le pays entend ainsi se libérer de la politique des quotas de l’Opep,  en produisant au plus prés de sa capacité, - et  donner un signal positif aux investisseurs étrangers intéressés par l’exploration -  même si en réalité, il ne parvenait pas depuis des mois à produire selon ses engagements dans le cadre des quotas de l’Opep.

Le retrait survient quelques semaines après que le quota du pays pour 2024 ait été réduit. Le pays s’est déjà vu accorder par le passé un délai de grâce de quelques mois pour démontrer une capacité de production plus élevée afin d’éviter une réduction des quotas, mais n’y est finalement pas parvenu.

Suite à ce retrait, l’Opep ne comptera plus que douze membres en attendant l’entrée prévue en janvier du Brésil. Le ministre angolais du Pétrole, Diamantino Azevedo, a annoncé ce retrait le 21 décembre à l’issue d’une réunion ministérielle présidée par le président angolais João Lourenço.

Luanda  rejette ainsi une limite de production réduite imposée par les dirigeants de l’Opep pour refléter la diminution des capacités du pays. Le départ de l’Angola de l’OPEP n’a pas d’impact sur les fondamentaux du marché pétrolier, au vu des capacités réelles du pays africain estiment des analystes.

«Du point de vue de l’offre du marché pétrolier, l’impact est minime car la production pétrolière en Angola était sur une tendance baissière et une production plus élevée nécessiterait d’abord des investissements plus importants», a déclaré un analyste d’UBS à Reuters.

Les prix du pétrole se maintiennent

Lors de la dernière réunion de l’alliance OPEP+ en novembre, qui a été retardée de plusieurs jours puis mise en ligne en raison d’un désaccord sur les objectifs de production africains, le quota de l’Angola pour 2024 a été réduit de 1,46 million de b/j à 1,11 million de b/j, en dessous de la production de novembre de 1,13 million de b/j, selon l’enquête Platts -OPEP.

Cela faisait suite à un examen effectué par des analystes extérieurs pour vérifier les chiffres de production du Nigeria, de l’Angola et du Congo. L’Angola, qui avait demandé un quota de 1,18 million de b/j, n’a pas accepté cette proposition et a envoyé une note de protestation à l’OPEP.

C’était le point culminant d’un différend de plusieurs mois qui a débuté en juin, lorsque des exigences ont été formulées pour que l’Angola accepte un quota inférieur pour refléter la baisse de sa capacité de production. En dépit de son incapacité à produire plus, le pays africain estime notamment que la réduction des quotas donne un mauvais signal aux investisseurs que le gouvernement veut attirer dans le domaine de l’exploration pétrolière.

La réduction des quotas de novembre a ainsi suscité une réaction de colère de la part du pays, qui a affirmé qu’un objectif plus bas empêcherait des investissements vitaux dans son secteur pétrolier, une source clé de revenus gouvernementaux.

A l’instar de ses autres membres africains, le Nigeria et la République du Congo – qui sont également confrontés à des réductions de quotas d’ici 2024 – l’Angola n’a jamais réussi à atteindre ses objectifs de production ces dernières années, le sous-investissement, le manque d’activités d’exploration et les problèmes techniques alimentant une baisse de la production.

La production angolaise avait culminé à 1,9 million de b/j en 2010 selon Platts. Les autres membres d’Afrique subsaharienne de l’OPEP sont le Nigeria, la République du Congo, la Guinée équatoriale et le Gabon, tandis que le Soudan et le Soudan du Sud sont membres de l’OPEP+.

Les représentants d’autres pays africains ont déclaré qu’ils ne partiraient pas. «C’est un triste moment», a déclaré un délégué africain cité par Platts. L’Angola n’est pas le premier pays à quitter l’OPEP ces dernières années. L’Indonésie a démissionné en novembre 2016, suivie par le Qatar en janvier 2019 et l’Equateur en janvier 2020.

Les contrats à terme du pétrole ont chuté brièvement jeudi, suite à cette nouvelle, avant de rebondir. Les cours de l’or noir  ont augmenté de 4 % depuis le début de la semaine et pourraient enregistrer la deuxième semaine consécutive de progression en deux derniers mois.

La principale raison de cette hausse est la situation dans la mer Rouge, où le trafic de marchandises est détourné de la côte yéménite, où les Houthis ciblent les navires avec des missiles balistiques et des drones.  
 

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