Selon le site internet officiel dédié au projet, le SoutH2Corridor offre plusieurs avantages, dont notamment «une capacité de transport importante pour l’hydrogène, un moyen de transport efficace, compétitif et durable, favorisant la sécurité d’approvisionnement en hydrogène grâce à des raccordements aux stockages tout au long du parcours».
L’Italie et l’Allemagne s’entendent avec l’Algérie sur un gazoduc de 3000 kilomètres et de quatre millions de tonnes d’hydrogène de capacité par an, qui sera opérationnel avant 2030, suite à une lettre conjointe d’appui politique au projet, signée par les ministres de l’Energie de l’Italie, de l’Autriche et de l’Allemagne.Selon le média espagnol The Objective, il s’agit du développement du gazoduc SoutH2Corridor, un tube de 3300 kilomètres dédié au transport de l’hydrogène et qui devrait être le principal moyen de transport réseau en Europe.
«Ce projet mijote depuis plusieurs mois en parallèle au projet mené par l’Espagne, la France et le Portugal appelé H2Med. Un plan approuvé par la Commission européenne, mais qui comptera 2597 kilomètres de moins que la proposition de l’accord sur le SoutH2Corridor, conclu entre Giorgia Meloni et Olaf Scholz», indique le journal. La Commission européenne s’est fixée pour objectif d’importer une dizaine de mégatonnes d’hydrogène vert d’ici 2030.
Selon le site internet officiel dédié au projet, le SoutH2Corridor offre plusieurs avantages, dont notamment «une capacité de transport importante pour l’hydrogène, un moyen de transport efficace, compétitif et durable, favorisant la sécurité d’approvisionnement en hydrogène grâce à des raccordements aux stockages tout au long du parcours. L’approvisionnement de l’Europe centrale d’une quantité importante d’énergie abordable en libérant de l’hydrogène vert à très faible coût, des économies de CO2 dans tous les pays tout au long de l’itinéraire et la contribution importante à la réalisation des objectifs climatiques européens et nationaux».
Il y a quelques jours, outre le sommet entre les détenteurs des portefeuilles Energie, se sont également réunis les gestionnaires du réseau de transport (GRT) des pays concernés, l’italien Snam, SeaCorridor, une joint-venture entre Snam et Eni, responsable des gazoducs entre l’Italie et l’Algérie, les autrichiens TAG et GCA et les allemands Bayernets. Tous ont publié des déclarations en faveur de l’alignement politique pour le développement du gazoduc, qui reliera l’Afrique du Nord à l’Italie, l’Autriche et l’Allemagne pour le transport de l’hydrogène.
On estime qu’il sera opérationnel avant 2030. Il aura une capacité de quatre millions de tonnes d’hydrogène par an, soit l’équivalent de 133,2 TWh/an. Deux fois plus que celui que transportera le H2Med, estimée à environ deux millions de tonnes. Les promoteurs du plan espèrent, souligne The Objective, recevoir le statut de «projet d’intérêt commun» afin qu’il puisse bénéficier d’un financement.
L’Allemagne parie sur l’Algérie
«Le pays gouverné par Olaf Scholz parie gros sur l’Algérie. Ainsi, les deux pays ont signé un protocole d’accord, fin 2022, pour la construction de la première usine d’hydrogène dans le pays d’Afrique du Nord. L’accord a été signé entre Sonatrach, la compagnie pétrolière publique algérienne, et la compagnie gazière allemande VNG AG. Selon les autorités algériennes, la centrale proposée aura une capacité de production de 50 mégawatts», écrit le média.
Il y a deux mois, lors d’un événement appelé «Decarbonization Pathway-HyAccelerator Day 2023», le projet SoutH2Corridor était présenté à Munich (Allemagne). Il a reçu la même qualification que le pipeline H2Med avait obtenue des mois auparavant : «Une colonne vertébrale pour soutenir la création d’un marché de l’hydrogène intégré et interconnecté dans l’UE.»
La table ronde a réuni des acteurs clés d’Italie, d’Autriche et d’Allemagne, représentant l’ensemble de la chaîne de valeur de l’hydrogène, depuis la production, le transport et l’extraction. «Au cours de la conférence, un appel à l’action a été lancé aux gouvernements, aux régulateurs et aux institutions financières pour permettre le développement d’un futur gazoduc», note le journal espagnol.
«Cet événement est le résultat de mois de travail acharné et il est à la fois important et satisfaisant de voir un tel engagement et des intérêts alignés. Nous avons un plan de suivi concret pour le projet du Corridor SoutH2, avec lequel nous allons aller de l’avant. Ensemble, nous faisons bouger les choses», avait alors déclaré, selon la même source, Piero Ercoli, vice-président de l’unité des projets de décarbonisation de l’entreprise publique Snam.Selon le résumé de la teneur de l’accord publié sur le site de SoutH2Corridor, «le projet Corridor Sud 2 est un corridor de canalisation dédié à l’hydrogène de 3300 km dirigé par les GRT : Snam, TAG, GCA et Bayernets, qui ont chacun soumis individuellement des demandes de projet d’intérêt commun (PCI) dans le cadre du règlement RTE-E de la Commission européenne en décembre 2022. Le corridor relie l’Afrique du Nord, l’Italie, l’Autriche et l’Allemagne et permet la fourniture d’hydrogène renouvelable à bas coût produit dans le Sud aux principaux pôles de demande européens».
Le développement du Corridor Sud 2, qui fait partie de la dorsale européenne de l’hydrogène, garantira, selon la même source, «la sécurité d’approvisionnement et est crucial pour le développement d’une dorsale hydrogène interconnectée et diversifiée. Avec une capacité d’importation d’hydrogène de 4 Mtpa depuis l’Afrique du Nord, le corridor pourrait fournir plus de 40% de l’objectif d’importation de REPowerEU.
L’initiative est centrée sur l’utilisation de l’infrastructure intermédiaire existante réaffectée pour transporter l’hydrogène, avec l’inclusion de nouvelles infrastructures dédiées si nécessaire. Une forte proportion de pipelines réaffectés (> 70%) permettra un transport rentable, tandis que l’accès à des sites de production d’hydrogène renouvelable favorables (éolien et solaire) en Afrique du Nord permettra une production compétitive, au bénéfice ultime de l’utilisateur final».
Le corridor a obtenu l’approbation des institutions ainsi que le soutien solide des entreprises sur l’ensemble de la chaîne de valeur et tout au long de l’itinéraire allant de l’Italie à l’Allemagne en passant par l’Autriche. L’hydrogène renouvelable serait en grande partie produit en Afrique du Nord, pour laquelle les partenaires ont collecté des lettres de soutien signées de producteurs ayant l’intention de produire 2,5 Mtpa d’hydrogène renouvelable.
Il s’écoulerait ensuite vers le nord, desservant les pôles de demande difficiles à réduire d’Italie (par exemple Augusta, Tarente et Italie du Nord), d’Autriche (comme Styrie, Vienne et Linz) et d’Allemagne (par exemple Burghausen et Ingolstadt). «Le transport de la production nationale dans chacun des Etats membres serait également facilité par le Corridor Sud 2.
Par ailleurs, la réalisation du corridor joue un rôle essentiel pour l’établissement de la sécurité d’approvisionnement en hydrogène, en raison de la connexion aux installations de stockage le long de la route», indiquent les promoteurs du projetLe Corridor Sud 2 se compose des projets PCI individuels suivants : Italian H2 Backbone, promu par Snam Rete Gas, H2 Readiness of the TAG pipeline system, promu par Trans Austria Gasleitung GmbH, H2 Backbone WAG + Penta-West, promu par Gas Connect Austria GmbH, HyPipe Bavaria – The Hydrogen Hub, promu par Bayernets GmbH.