La décision a été prise jeudi par le président Tebboune : La présidentielle avancée au 7 septembre

23/03/2024 mis à jour: 03:15
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Photo : D. R.

La décision d’organiser des élections présidentielles anticipées suscite une multitude de réactions, notamment sur les réseaux sociaux, où chacun tente de lui donner une interprétation politique.

Une surprise et beaucoup d’interrogations en attente de réponses ! La présidentielle 2024 n’aura pas lieu en décembre… mais en septembre prochain. La décision a été prise, jeudi dernier, par le président Abdelmadjid Tebboune, qui a usé de ses prérogatives contenues dans l’article 91 de la Constitution, qui stipule, dans son alinéa 11, que «le Président peut décider d’organiser des élections présidentielles anticipées».

Ce rendez-vous, indique un communiqué de la présidence de la République, aura lieu «samedi 7 septembre». La question a été tranchée, selon la même source, à l’issue d’une réunion à laquelle ont pris part les présidents des deux Chambres du Parlement, le président de la Cour constitutionnelle, le Premier ministre, le chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), le directeur de cabinet de la Présidence, le ministre de l’Intérieur ainsi que le président de l’Autorité nationale indépendante des élections.

En prévision de ce rendez-vous, ajoute la même source, le «corps électoral sera convoqué le 8 juin 2024». Cependant, la présidence de la République ne fournit pas de détails concernant les motivations de cette décision surprenante.

Que s’est-il passé pour que le chef de l’Etat décide d’écourter, de quelques mois, son mandat devant expirer le 12 décembre prochain ? Enigme ! Car, au moins neuf mois nous séparent de la fin du mandat de Abdelmadjid Tebboune, élu à la tête de l’Etat le 12 décembre 2019. Selon l’article 245 de la loi électorale, «les élections présidentielles ont lieu dans les trente (30) jours qui précèdent l’expiration du mandat du président de la République».

De ce fait, selon l’article 246 de la même loi, «le corps électoral est convoqué par décret présidentiel quatre-vingt-dix (90) jours avant la date du scrutin, sous réserve des dispositions de l’article 94 de la Constitution».

Une campagne électorale en août

L’autre question à laquelle n’a pas répondu le communiqué de la Présidence est celle de savoir si Abdelmadjid Tebboune sera candidat à cette élection anticipée. Le document ne dit rien en effet. L’Algérie, pour rappel, n’a connu qu’une seule élection anticipée depuis l’indépendance.

Elle a eu lieu en 1999, suite à la décision du président de la République à l’époque, Liamine Zeroual, d’écourter son mandat. Il avait alors fait l’annonce dans un discours prononcé le 11 septembre 1998, dans lequel il avait également fait part de sa décision de céder le pouvoir.

Abdelmadjid Tebboune expliquera-t-il le sens de sa démarche ? Wait and see. En tout cas, depuis son annonce, la décision d’organiser l’élection présidentielle anticipée suscite une multitude de réactions, notamment sur les réseaux sociaux, où chacun tente de lui donner une interprétation politique.

En attendant des réponses claires, le processus électoral sera lancé officiellement le 7 juin. Les candidats potentiels auront, selon l’article 251 de la loi électorale, au plus tard 40 jours, à compter de cette date, pour déposer leurs dossiers de candidature.

Un délai de près de 15 jours est nécessaire, selon le même texte, pour la Haute Autorité des élections et la Cour constitutionnelle pour traiter tous les dossiers et les recours, avant de valider définitivement la liste des candidats retenus. Après ces deux étapes, c’est la campagne électorale qui doit commencer.

Celle-ci, selon l’article 73 de la même loi, est ouverte «vingt-trois (23) jours avant la date du scrutin». «Elle s’achève trois (3) jours avant la date du scrutin», précise la même disposition. Ainsi la campagne électorale aura lieu dans des conditions climatiques difficiles du mois août prochain.

L’autre interrogation qui s’impose, dans ce contexte, concerne l’identité des futurs candidats. Jusqu’à présent, seule la présidente de l’Union pour le changement et le progrès (UCP), Zoubida Assoul, a annoncé son engagement dans la prochaine course à El Mouradia.

Le président du parti El Bina, Abdelkader Bengrina, devrait lui aussi officialiser sa candidature au courant de cette semaine. D’autres acteurs s’engageront, sans doute, dans les prochaines semaines. Qui sera le favori ? 
 

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