Le rétrécissement de l’année scolaire et la répartition non étudiée des vacances obligent également, selon les parents, les enseignants à faire des courses contre la montre pour achever les programmes, quitte à condenser les cours.
La rentrée est fixée… pour le corps administratif et les enseignants. Les élèves, quant à eux, sont contraints à une longue nuit de doute. En effet, le ministère de l’Education nationale a annoncé, mardi dernier, les dates du 27 août et du 3 septembre pour la reprise du travail, respectivement, du personnel administratif et des enseignants.
Le calendrier établi par ce département ne contient pas - c’est une énigme - une troisième date qui concerne le retour en classe de plus de 11 millions d’écoliers. Ces derniers verront ainsi leurs vacances prolongées, comme ce fut le cas en 2022 où la rentrée a été retardée en raison des contraintes liées à la mise en place du dispositif concernant l’introduction de l’enseignement de l’anglais au primaire.
Pour cette année, cependant, le département de Abdelhakim Belabed n’avance aucune explication à ce nouvel ajournement de la rentrée scolaire.
Une situation n’est pas sans conséquences sur le cursus scolaire des enfants qui se retrouvent pendant près de quatre mois loin des bancs d’école. Une sorte de rupture avec l’enseignement. En effet, dans la quasi-totalité des écoles du pays, tous paliers confondus, les élèves ont été libérés avant même le début du mois de juin (à mi-juin pour les élèves du cycle primaire). Ils ne retrouveront les bancs des écoles que, au mieux, vers la fin du mois de septembre. Ce très long congé s’ajoute à plus d’un mois de vacances réparties sur toute l’année scolaire qui est ainsi très écourtée.
Cette situation, de l’avis des enseignants et des pédagogues, est très préjudiciable pour les élèves dont le rythme scolaire est constamment perturbé par une programmation aléatoire.
Selon toujours les pédagogues, le fait d’écourter l’année scolaire se répercute aussi négativement sur la qualité de l’enseignement et le niveau d’apprentissage des élèves, dont certains décrochent carrément. Le rétrécissement de l’année scolaire et la répartition non étudiée des vacances obligent également, selon eux, les enseignants à faire la course contre la montre pour achever les programmes, quitte à condenser les cours.
Et souvent, ils recourent à la suppression d’une partie du programme devant être dispensé pendant l’année. Les répercutions d’une telle situation, analysent les mêmes pédagogues, sont également perceptibles sur le niveau des élèves qui est en régression continue.
Pourquoi en est-on arrivés à cette situation ? Le ministère de l’Education est-il dans l’incapacité de définir un calendrier précis et inchangé pour le déroulement de l’année scolaire ? Si pendant la crise sanitaire induite par la propagation de la Covid-19, les modifications du calendrier de la rentrée étaient compréhensibles, ce n’est plus le cas actuellement.
Le retour à la normal devait se faire sans nécessité d’une grande préparation.
Mais ce n’est pas le cas pour l’instant. Pourtant, jusqu’à un passé très récent, les dates de la rentrée et des vacances scolaires étaient connues de tous, sans qu’il y ait une communication officielle sur le sujet. Les élèves, les parents, les enseignants et les staffs administratifs savaient tous que la rentrée scolaire est programmée pour la première semaine du mois de septembre et que la durée des vacances d’été était de deux mois pour les élèves (juillet et août). Est-il si difficile de revenir au même calendrier ?