La céréaculture impactée par la faible pluviométrie : L'inquiétude des agriculteurs

07/05/2023 mis à jour: 06:06
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Photo : B. Souhil

Les agriculteurs mettent en garde contre les répercussions de la sécheresse, qui touche  la céréaliculture, sur d’autres filières, notamment celle de l’élevage ovin et bovin.

La faible pluviométrie enregistrée depuis le début de l’année a gravement impacté la céréaliculture en Algérie, notamment au nord du pays. Les céréaliculteurs, eux, ne font que compter les dégâts. Des dizaines de milliers d’hectares de blé, d’orge et autres céréales ont été complètement asséchés à cause du manque d’eau et des fortes chaleurs.

«J’ai sillonné plusieurs wilayas céréalières du nord du pays pour constater la situation de visu. C’est du jamais-vu. On assiste à une catastrophe. Nous lançons un appel urgent aux hautes autorités de l’Etat, à leur tête le président de la République, afin de réactiver le Fonds des calamités naturelles. Les céréaliculteurs sont confrontés à une situation désastreuse. Beaucoup d’entre eux risquent la faillite après la sécheresse qui frappe le pays. Ils ne pourront pas non plus rembourser leurs crédits ni penser à investir lors de la prochaine saison labours-semailles», a déclaré Aziz Ould Hocine, président du conseil interprofessionnel des céréales de Bouira et membre du conseil national de la même filière.

En outre, notre interlocuteur met en garde contre les répercussions de la sécheresse, qui touche la céréaliculture, sur d’autres filières, notamment celle de l’élevage ovin et bovin. «Les prix des bottes de foin et de paille vont connaître une flambée sans précédent car il n'y a plus de production. Les prix seront hors de portée des éleveurs. Nous risquons même d’assister à une dilapidation de notre richesse animalière», déplore-t-il. Et de préconiser, pour les prochaines saisons de labours-semailles, de «réorganiser les filières agricoles et impliquer l’université et les instituts de l’Etat et les doter de moyens financiers, matériels et humains. Et aussi, mobiliser toutes les ressources hydriques disponibles, notamment les barrages hydrauliques et retenues collinaires».

La revendication de réactivation du Fonds des calamités naturelles figure aussi parmi les points soulevés par la Chambre nationale d’agriculture (CNA), dans son communiqué datant du 3 mai. «Il est extrêmement urgent de décréter l’état de sécheresse et d’installer une cellule nationale de suivi. Nous réclamons aussi la réactivation du Fonds des calamités naturelles afin de prendre en charge les dégâts causés par la sécheresse au même titre que les autres catastrophes, tels les incendies et inondations», lit-on dans le document de la CNA, et dans lequel l’accent a été mis sur l’impératif de lancer un programme d’indemnisation des agriculteurs, notamment ceux qui ont respecté l’itinéraire technique. 

 

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