A moins de trois jours de la célébration de l’Aïd El Adha, le ministère de la Santé appelle les citoyens au strict respect des mesures de précaution, et cela, afin de limiter les risques de contamination par le kyste hydatique.
Egalement dénommé hydatidose ou échinococcose hydatique, celle-ci est «une maladie parasitaire, contagieuse, caractérisée par le développement chez l’homme, le plus souvent au niveau du foie ou du poumon, de la forme larvaire d’un ver appelé ténia ‘’Tænia’’ ou ‘’Echinococcus granulosus’’», explique Yacine Iddir, docteur en médecine. Précisant que d’autres organes du corps peuvent également être touchés. Il s’agit donc d’une maladie potentiellement mortelle contractée par l’ingestion accidentelle d’œufs parasitaires.
L’homme peut ainsi être infecté en consommant de l’eau ou des végétaux contenant les parasites ou en caressant un chien parasité. L’hydatidose affecte aussi bien les humains que les animaux sauvages et domestiques. L’homme est considéré comme un hôte intermédiaire, car bien qu’il puisse être contaminé, il n’est pas capable de transmettre l’infection.
Une fois dans l’organisme, les œufs d’Echinococcus granulosus éclosent libérant ainsi des embryons qui se dissémineront par voie lymphatique ou sanguine dans l’organisme. Ils se fixeront dans différents organes tels que le foie, les poumons ou les reins. Ces kystes peuvent également être localisés au niveau des yeux, du cerveau, du pancréas, etc. D’ailleurs, le ministère de la Santé a affirmé, via un communiqué, que le kyste hydatique «sévit dans notre pays à l’état endémique et constitue un problème de santé publique».
La raison : il s’agit d’une maladie qui est asymptomatique à son début et n’est, le plus souvent, diagnostiquée qu’au stade de complications (apparition de kystes dans les organes) et nécessite alors une intervention chirurgicale souvent lourde et complexe. Justement, en ce qui concerne les symptômes du kyste hydatique, le Dr Iddir explique qu’ils peuvent varier en fonction de la localisation et de la taille des kystes.
«Il y a d’abord une douleur ou sensation de pression dans la zone touchée telle que l’abdomen pour les kystes hépatiques ou la poitrine pour les kystes pulmonaires», affirme M. Iddir. «Il peut également y avoir un gonflement visible dans la région touchée ainsi que des nausées, des vomissements et une perte d’appétit», poursuit le spécialiste. Ces symptômes s’accompagnement de fatigue et de sensation de faiblesse générale. «Dans le cas des kystes pulmonaires, il peut y avoir un essoufflement et une toux et dans le cas des kystes hépatiques avancés, une jaunisse», prévient-il.
C’est pourquoi, les spécialistes recommandent au respect de certaines précautions pour éviter tout risque de contamination et notamment lors de la cérémonie du sacrifice du mouton car celle-ci réunie tous les facteurs propices à la diffusion de cette maladie. A cet effet, le Dr Yacine Iddir précise qu’il est important de noter que la transmission du kyste hydatique est étroitement liée à la manipulation et à la consommation de viande contaminée par les parasites.
C’est pourquoi, le ministère de la Santé estime nécessaire de prendre toutes les dispositions pour faire contrôler le mouton sacrifié par le vétérinaire. Dans le cas où le contrôle n’est pas possible, le ministère conseille d’examiner avec précaution les abats (foie, poumons) et les autres viscères du mouton à la recherche des kystes ou vésicules (boules d’eau).
Recommandations
Il recommande également de bouillir ou brûler les abats et les autres viscères du mouton qui portent des boules d’eau mais aussi d’enterrer les abats et autres viscères du mouton qui portent des boules d’eau profondément sous terre (50 cm) de façon à ce que les chiens errants ne les déterrent pas. «Il est important de ne jamais abandonner dans la nature (ou dans les ordures ménagères) les abats et les autres viscères du mouton qui portent des boules d’eau et ne jamais les donner à des chiens car ils constituent le réservoir du parasite», poursuit le communiqué.
De son côté, le Dr Yacine Iddir appelle au respect des normes d’hygiène lors de l’abattage. «Si les animaux sacrifiés pendant l’Aïd ne sont pas abattus selon les normes d’hygiène appropriées, cela peut entraîner la contamination de la viande par les parasites responsables du kyste hydatique», prévient-il.
Et dans le cas d’une mauvaise manipulation de la viande contaminée, cela peut entraîner, selon le médecin, la contamination croisée, où les parasites se propagent à d’autres parties de la viande ou à d’autres surfaces de la cuisine. Ce dernier recommande également de faire attention à la cuisson de la viande.
A cet effet, il explique : «Si la viande contaminée n’est pas suffisamment cuite, les parasites peuvent survivre et être ingérés, ce qui entraîne une infection chez l’homme». Il est donc important cuire la viande à une température suffisante pour tuer les parasites éventuels. Il faut aussi s’assurer, selon le Dr Yacine Iddir, que la viande est cuite de manière uniforme, en particulier au centre des grosses pièces de viande.
En ce qui concerne les gestes d’hygiène, Yacine Iddir conseille de soigneusement laver les mains après avoir manipulé de la viande crue et nettoyez les surfaces de cuisine susceptibles d’avoir été contaminées. «Sensibilisez les membres de la communauté à propos des risques associés à la maladie du kyste hydatique, en mettant l’accent sur les pratiques d’hygiène appropriées lors de l’abattage et de la manipulation de la viande est également important», ajoute Yacine Iddir, qui souligne au passage que ces recommandations ne s’appliquent pas uniquement à la cérémonie de l’Aïd, mais aussi à d’autres situations où il y a une manipulation de la viande.