Koléa. Célébration du nouvel an berbère, yennayer 2972 : Benbouta Sid Ali, un artiste peintre attaché au terroir

22/01/2022 mis à jour: 04:29
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Les installations exposées de l’artiste Benbouta Sid Ali / Photo : D. R.

Le jeune artiste peintre, Benbouta Sid Ali, s’est illustré au sein de la maison de Culture Dr Ahmed Aroua de Koléa (Tipasa) par l’exposition d’une installation triptyque. 

Il s’est inspiré de la tapisserie et de la poterie de l’art ancien, afin de créer sur ses banderoles rectangulaires des motifs, aux différentes couleurs, en utilisant les épices et le henné. Le produit artistique surprend le visiteur avec son aspect traditionnel et foncièrement issu du patrimoine berbère nord-africain.

Cet art algérien, pour notre interlocuteur, est d’abord un repère pour sa nouvelle vision, de surcroît pour la tradition africaine. Il s’attelle à confondre la magie d’un mélange entre l’art africain et l’art asiatique. 

«J’avais rencontré lors d’une exposition à Alger un citoyen indou qui n’a pas dissimulé son intérêt sur les effets de la lumière des bougies placées au pied de mes installations, surtout la répercussion des reflets de la lumière des bougies, notamment sur les couleurs éclatantes du jaune, du rouge et de l’orange sur mes œuvres», dit-il. 

Notre artiste habite dans la localité côtière de Gouraya, située à l’ouest de Tipasa. Benbouta Sid Ali, est un enseignant à l’Ecole nationale des beaux-arts à Tipasa. 

Il enseigne aussi la sculpture et le modelage. Il est influencé naturellement par la couleur de la mer, le bleu. «C’est une couleur chaude, spirituelle», explique-t-il. 

Il avait déjà crée des œuvres, des toiles, pour mettre en valeur les architectures des mausolées de l’ouest du pays. En revanche, pour ses installations diptyques et triptyques, l’ocre de jaune, le marron et le noir sont les couleurs dominantes. 

C’est un art utilisé dans les aménagements des espaces. «J’estime que cet art des installations avec ses motifs géométriques illustre une expression pour demeurer attaché à nos ancêtres, notre patrimoine culturel, notre pays est vaste et riche, dans ses couleurs, ses reliefs, et ses traditions, l’artiste a l’embarras du choix pour créer ses œuvres inédites», indique-t-il. 

Les voyages à l’intérieur du pays avaient donné beaucoup d’idées à l’artiste peintre Benbouta Sid-Ali. D’ailleurs, il avait su réaliser des œuvres suivant plusieurs thèmes, relatifs à la vie sociale et environnementale.

La production des installations est l’aboutissement  de ses années d’expérience, de ses voyages et de ses recherches. Il ne cache pas son penchant vers le patrimoine berbère algérien au pluriel, chaque région revendique sa berbérité. 

Benbouta Sid Ali, membre du club Zervas, une association culturelle et scientifique parrainée par l’Unesco, dont le siège se trouve en Grèce, avait participé à des expositions internationales avec ses œuvres (installations, ndlr), à Paris (France) et à New York (USA) en 2018. Des artistes de renommée mondiale de l’Amérique latine, d’Asie avaient honoré, l’enfant de Gouraya (Tipasa). 

Les artistes des autres pays avaient décelé des similitudes remarquables dans la conception des produits de l’artiste algérien, des œuvres qui expriment un langage, une histoire. 

Ce nouveau concept dans l’expression de l’artiste Benbouta Sid Ali a suscité une reconnaissance chez les membres du jury, ayant d’ailleurs abouti à des distinctions. Des projets ? «En effet, mon premier projet consiste en la récupération de notre ancien tajine, je vais graver dans cet outil traditionnel ma touche artistique, afin de lui donner une dimension internationale, tout en préservant son originalité du terroir algérien, mon second projet sera consacré à la préparation de ma participation avec le club Zarvas à New York», conclut-il. 

La maison de la culture grouillait de familles, curieuses de découvrir les bijoux, les mets et les vêtements aux couleurs berbères, réalisés avec les mains de fées de ces femmes venues de différentes régions de la wilaya de Tipasa et des autres wilayas du pays, à l’image de ces jeunes femmes venues de Khenchela. 

Un espace discret a été aménagé pour permettre à l’artiste Benbouta Sid Ali pour exposer ses installations triptyques et ses œuvres artistiques. 

La célébration du nouvel an berbère dans la maison de la culture de Koléa avait «aspiré» tout ce beau monde joyeux. Les nombreux gourmands étaient satisfaits par l’offre de l’art culinaire présentée par des cordons bleus aux larges sourires. 

Yennayer 2972, a de nouveau réconcilier les familles algériennes. Les bougies étaient encore allumées.

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