Prévu pour hier devant la chambre criminelle près la Cour d’Alger, le procès en appel de Mohamed Benhalima et de Mohamed Abdellah et lié à l’affaire dite «Pion Pion», a été renvoyé à la prochaine session.
La décision a été prise par le président en raison de l’absence de plusieurs avocats de la défense des accusés non détenus. Tôt dans la matinée de cette journée caniculaire d’hier, la salle 3 de la chambre criminelle près la Cour d’Alger était déjà prête pour accueillir les deux déserteurs des rangs de l’armée, Mohamed Benhalima, et de la Gendarmerie nationale, Mohamed Abdellah, en détention à la prison militaire de Blida, depuis leur extradition de l’Espagne, où ils s’étaient refugiés pour se convertir en «youtubeurs» très actifs sur les réseaux sociaux.
Les deux détenus ont fait leur apparition, sous une forte escorte de la Gendarmerie nationale, vers 10 heures pour être jugés avec onze autres accusés, dont quatre en détention, pour les crimes «d’appartenance à un groupe subversif dans le but de porter atteinte à la sécurité et l’unité de l’Etat», d’«utilisation des moyens technologiques de communication pour enrôler des personnes dans les rangs d’une organisation subversive», «complot contre l’Etat à travers l’incitation des citoyens contre l’autorité et l’atteinte à l’unité territoriale» ainsi que les délits de «réception de fonds de la part de personnes en Algérie et à l’étranger dans le but de commettre des faits attentatoires à la sécurité de l’Etat, à la stabilité de ses institutions, à l’unité nationale, à la sécurité et à l’ordre public pour exécuter un plan à l’intérieur et à l’extérieur du pays».
Des faits liés à l’affaire dite «Pion Pion» qui concerne un vaste réseau de transferts de fonds, de falsification de documents d’identité et de voyage dévoilé par Benhalima après son extradition vers l’Algérie.
Déférés devant le tribunal criminel de Dar El Beida, le 28 décembre 2022, Benhalima et Abdellah ont été condamnés à une peine de 5 ans de réclusion, d’autres accusés ont écopé d’une condamnation d'une année avec sursis et plus, et trois ont été acquittés.
Les parties ont fait appel contre les décisions du tribunal et l’affaire a été programmée, une première fois, devant la chambre criminelle près la Cour d’Alger, pour un second procès, qui a été renvoyé à l’audience d’hier et en raison de l’absence des avocats de certains accusés en liberté, le procès a été a été reporté à la prochaine session criminelle.
Demain mercredi 12 juillet, Benhalima comparaîtra devant le tribunal de Dar El Beida, pour une autre affaire avec une longue liste d’accusés, dont le frère de Larbi Zitout, ancien diplomate qui a abandonné, durant les années 90, son poste en Libye pour se refugier à Londres où il est cadre dirigeant de l’organisation islamiste «Rachad», inscrite par les autorités algériennes sur la liste des organisations terroristes.