La cour d’appel de Tipasa a allégé hier les peines retenues contre l’ancien wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, dans le cadre de trois affaires d’«abus de fonction», de «dilapidation de deniers publics» et d’«octroi d’indus avantages», examinées le 25 décembre dernier, et pour lesquelles le procureur général avait requis une peine de 12 ans de prison ferme.
Ainsi, la cour a revu à la baisse la peine de 4 ans de prison ferme qui lui a été infligée pour avoir octroyé des biens immobiliers et fonciers aux enfants et à l’épouse de l’ancien Directeur général de la Sûreté nationale Abdelghani Hamel, en le condamnant à un an de prison ferme, assortie de l’annulation de l’acte de concession foncière industrielle de 7200 m2 accordée à Chahinez Hamel pour la construction d’une tour, à Bab Ezzouar.
Abdelkader Zoukh a, par ailleurs, bénéficié d’un allégement des deux autres peines de 4 et 5 ans de prison, prononcées contre lui pour avoir attribué des biens fonciers respectivement au patron de l’ETRHB, Ali Haddad, et à l’homme d’affaires Mahieddine Tahkout.
Ainsi, la condamnation de 4 ans, dont il a écopé pour avoir accordé à Ali Haddad des concessions industrielles, a été portée à 3 ans ferme, et celle de 5 ans, qui lui a été infligée pour avoir attribué à Mahieddine Tahkout des concessions industrielles, a été maintenue, mais avec deux années de sursis.
Dans les trois dossiers, la cour a également revu à la baisse les montants des amendes, le condamnant à s’acquitter de la somme de 5 millions de dinars au Trésor public comme dommages subis, l’annulation des actes de concession et le paiement de toutes les redevances mensuelles et annuelles des concessions ainsi que les droits et taxes y afférents et les pénalités de retard de paiement.
La chambre pénale près la cour de Tipasa n’a pas prononcé de confiscation des biens de l’ancien wali, comme cela a été le cas lors des deux premiers procès. Une décision prévisible, dans la mesure où le représentant du ministère public ne l’avait pas demandée lors de son réquisitoire le 25 décembre.
Durant les débats, le président avait même précisé à plusieurs reprises que les commissions rogatoires relatives aux biens de Zoukh étaient négatives. Ce qui fait tomber l’accusation de «corruption». Dans les trois affaires, Zoukh a été condamné pour des actes de gestion, étant donné qu’il n’y a pas eu de contrepartie.
«Un peu déçu», son avocat, Djallel Zouaoui, a affirmé que son mandant va se pourvoir en cassation contre ce verdict, car, dit-il, «les faits qui lui sont reprochés sont liés à des actes de gestion».