La maxime «nul n’est prophète en son pays» sied parfaitement à Abdallah Megradi dit «Hacen», un monument du judo national. Formateur de plusieurs générations de judokates et judokas de Sétif, Hacen continue, après plus de 54 ans d’activité, à servir sa discipline en particulier et le sport en général. Mu par l’amour du tatami, le judoka qui vient de souffler sa 70e bougie n’est pas disposé à ranger son kimono.
La preuve, il entraîne plus de 70 filles et garçons de 10 à 12 ans de son nouveau club le DOS (Dojo Olympique Sétifien). Reconnaissante envers un grand formateur et éducateur de premier plan, la Fédération algérienne de judo (FAJ) à travers un extraordinaire geste, a tenu à décerner, en guise de reconnaissance pour ces bons et loyaux services, un 6e Dan à Hacen Megradi.
La cérémonie à eu lieu vendredi dernier à Sétif. Ému par un tel geste, le judoka aux innombrables titres est étreint par l’émotion : «Les mots me trahissent. Je ne peux exprimer ma joie et mon bonheur. Je ne remercierai jamais assez le président et les membres de la FAJ pour un tel hommage.
Ce 6e dan est la plus belle des reconnaissances», révèle à El Watan, non sans une forte émotion l’un des plus grands formateurs de judokas en Algérie. Pour rappel, le 6e dan qui a débuté sa carrière d’entraîneur en 1972 a entraîné à l’IRB Sétif, au MTS, à l’ES Sétif et actuellement au DOS.
Son palmarès est pléthorique en titres et coupes d’Algérie (en individuel et par équipes filles et garçons). Hacen est derrière plus de 70 ceintures noires dont Bourouba Issam, Lasouan Mourad, Tis Belgacem, Guessoum Mouna, les sœurs Ziad Khalissa et Samira.
Enumérer tous les titres et trophées récoltés par ses protégés n’est pas une mince affaire. L’opération devant mettre en exergue les performances de ses protégés lui vouant respect et considération, nécessiterait toute une encyclopédie.
«Nous sommes fiers d’avoir un maître comme Hacen Megradi un grand militant du judo. Louable à plus d’un titre, l’action de la FAJ est la plus belle récompense qu’on puisse offrir à un formateur ayant consacré plus de 50 ans de sa vie au service du judo.
En dépit du poids de l’âge et des problèmes de santé, il reste au service de la discipline», confie Samira Ziad, l’une de ses élèves bardée de titres. Les autorités de la ville et de la wilaya de Sétif vont-elles emboîter le pas à la FAJ et faire un clin d’œil à un grand sportif sans oublier Larbi Trad et Zitouni Neggache, ses maîtres…