L’Algérie est convaincue de la nécessité de renforcer la sécurité et la paix internationales, à travers l’interdiction des armes de destruction massive, y compris les armes chimiques», a indiqué hier, à Alger, le général d’armée Saïd Chanegriha, dans une allocution prononcée à l’ouverture de la Journée VIP de l’exercice «Chemex-Afrique».
La cérémonie d’ouverture de cet événement, destiné aux Etats-parties à la Convention de la région Afrique, a été organisée au Palais des expositions des Pins maritimes, en collaboration avec l’Organisation d’interdiction des armes chimiques (OIAC). «L’Algérie (…) a une grande estime envers l’initiative commune, engagée entre notre autorité nationale et le secrétariat technique de l’Organisation, visant à renforcer et développer les compétences techniques, en matière de prévention et d’interdiction des armes chimiques des Etats-parties à la Convention de la région Afrique», a déclaré M. Chanegriha.
Il a souligné que cette convention «reste le seul outil non discriminatoire ayant été négocié sur le plan multilatéral et qui peut être mis en œuvre pour détruire les stocks d’armes chimiques existants, et empêcher de développer et de produire de nouveaux types susceptibles d’exacerber cette problématique».
Il a aussi ajouté que «la mise en œuvre de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques de manière quasi globale en Afrique est une preuve des engagements de ses pays pour ne pas détenir ou développer de telles armes». Tout en exprimant son «souhait de voir l’OIAC accorder un intérêt particulier au programme Afrique de l’Organisation», le chef d’état-major a mis l’accent sur la «nécessité de renforcer le contrôle aux frontières du mouvement des produits chimiques à double usage».
Il a, à ce propos, évoqué les défis sécuritaires qu’implique le mauvais usage de produits chimiques. «L’amélioration des conditions fixant ces activités permettra d’affronter les défis sécuritaires inhérents à la probabilité d’une mauvaise utilisation des produits chimiques par les groupes terroristes», a-t-il dit.
Fernando Arias Gonzalez, directeur général de l’OIAC, a, de son côté, mis en avant les moyens humains et matériels consacrés par l’Algérie pour «la réussite de cet événement international». Aussi, la contribution de l’Algérie aux efforts visant la destruction des armes chimiques a été saluée par la porte-parole de l’Organisation, Elisabeth Waechter. Elle a affirmé que l’Algérie est un important partenaire de l’Organisation «compte tenu de son soutien pour l’exécution de l’exercice ’’Chemex-Afrique’’», le qualifiant d’«important».
L’exercice en question a consisté en une simulation d’une attaque terroriste chimique par des stagiaires de pays africains, dont l’Algérie. C’est le secrétaire général du ministère de la Défense nationale (MDN), le général-major Mohamed Salah Benbicha, qui a supervisé le 23 septembre dernier la cérémonie d’ouverture de l’exercice au niveau du Cercle de garnison de l’ANP de Aïn Naâdja, relevant la 1re Région militaire. L’exercice, à composantes multiples, vise à renforcer les capacités d’intervention en cas d’urgence chimique des
Etats-parties.
Décontamination
Au programme de cet exercice, le premier de son genre en Algérie et en Afrique, des formations avancées en matière de protocoles d’intervention en cas d’attaque ou d’incident chimiques, avec utilisation de moyens sophistiqués de reconnaissance, de détection, d’échantillonnage, de décontamination et d’évacuation sanitaire. A l’occasion, le secrétaire général du MDN a mis en avant «le rôle leader de l’Algérie dans l’application de ladite Convention».
Le programme «Chemex-Afrique» s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l’article 10 de la Convention sur les armes chimiques par le secrétariat technique de l’OIAC. Il est utile de rappeler qu’à l’occasion de la participation de la l’Algérie à la 5e Conférence de La Haye (du 15 au 19 mai 2023), le secrétaire exécutif du Comité interministériel chargé de la mise en œuvre de la convention a signé, au siège de l’OIAC, deux mémorandums d’entente relatifs au jumelage entre l’Institut national de criminalistique et de criminologie de la Gendarmerie nationale (INCC/GN), sis à Bouchaoui (Alger), et l’Institut allemand de recherche des armées pour les techniques de protection et la protection contre les armes nucléaire, radiologique, biologique ou chimique. Le premier porte sur la fourniture d’appui dans le cadre du programme de l’OIAC de jumelage des laboratoires, tandis que le deuxième a été signé avec l’institut allemand.
Ce dernier, d’une durée de 41 mois, vise à renforcer les capacités de l’INCC/GN dans des domaines liés à la mise en œuvre de la Convention sur les armes chimiques pour l’usage de la chimie à des fins pacifiques. Il a pour objectif d’améliorer ses performances afin d’obtenir le statut de laboratoire désigné de l’OIAC et attester de leur maîtrise en matière d’analyse et d’expertise chimiques en relation avec la Convention.