Les athlètes russes et biélorusses participeront bel et bien aux Jeux olympiques Paris 2024 prévus en juillet prochain. La décision a été prise vendredi à l’issue de la réunion du Comité exécutif du comité international, tenue à Paris. L’annonce de cette importante décision est venue confirmer ce que beaucoup savaient depuis des mois à travers différents canaux proches du CIO.
Le dernier communiqué de l’instance, qui annonçait la réunion de Paris avec la participation de l’Association des comités olympiques nationaux africains (ACNOA), avait donné un avant-goût de la position qu’a affichée le CIO vendredi. Bousculé par le calendrier des ultimes étapes de qualification aux Jeux olympiques 2024 qui prendront fin au printemps prochain, le Comité olympique a accéléré la procédure de qualification et de participation des athlètes russes et biélorusses.
De nombreuses fédérations internationales ont adhéré à la démarche du CIO qui ne voulait pas entendre parler d’exclusion des athlètes des deux pays cités afin de respecter l’éthique des Jeux olympiques et l’esprit du mouvement olympique.
Pour atténuer un tant soit peu les critiques des partisans de l’exclusion des athlètes russes et biélorusses, le CIO a opté pour la formule athlètes individuels neutres (AIN) qui participeront sous la bannière neutre sans le drapeau de leurs pays respectifs. C’était le seul moyen pour le CIO de sauver les Jeux olympiques.
Ceux-ci, comme le sport en général, sont ravagés par l’intrusion de la politique dans le champ sportif. En février 2022 et l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe le «monde libre» s’est dressé comme un seul homme pour exiger le bannissement des athlètes russes des jeux de Paris. Il a fallu des montagnes d’efforts, d’actions et de sensibilisation au CIO pour infléchir la menace du boycott agitée par beaucoup de pays européens.
Ces mêmes pays et leurs responsables politiques et dirigeants sportifs n’ont pas adopté la même attitude lors de l’agression de Ghaza. Deux poids, deux mesures. Pour ces gens, les vies des Palestiniens ne valent pas celles des Israéliens.
Le CIO, qui existe depuis 1894, a vécu de nombreuses crises causées par la politique et qui a impacté le sport, fournissant par la même occasion la preuve que la politique rythme la vie du sport, notamment lors des grands conflits armés. Le président du CIO, Thomas Bach, a résisté jusqu’à présent aux pressions multiformes exercées sur lui pour exclure les athlètes russes et biélorusses. Il tient la barre et ne semble pas inquiet outre mesure par la menace du boycott de l’Ukraine et de ses commanditaires.