Israël, la fin des mythes

20/12/2023 mis à jour: 06:35
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A l’épreuve de la guerre menée dans l’enclave de Ghaza, les mythes d’Israël s’effondrent un à un. Le 7 octobre a sonné la fin de ce qu'on a appelé la suprématie militaire de «Tsahal» et de ses services de renseignement, lorsqu’une spectaculaire incursion d’un groupe de résistants du Hamas a été menée avec succès à l’intérieur même d’Israël. 

Les militaires ne pouvaient même pas défendre leur territoire et un grand nombre de soldats ont été faits prisonniers. Un seul a été libéré, trois prisonniers ont même été tués alors qu’ils sortaient d’un tunnel et brandissaient un drapeau blanc. L’autre mythe qui s'écroule a trait à l’efficacité opérationnelle de l’armée israélienne. De lourdes pertes en soldats et matérielles ont été enregistrées depuis le début de l’invasion terrestre. 

En dépit de sa technologie et du pont aérien militaire des Etats-Unis et de l’Europe, elle n’a pu venir à bout de l’organisation Hamas. 

Aucun de ses chefs n’a été tué ou capturé, même ses infrastructures en sous-sol n’ont pas subi de dégâts importants, un seul d’importance a été découvert. Il était cependant vide. Le seul «palmarès» de l’armée israélienne en fin de compte a été la destruction quasi totale de l’enclave de Ghaza sous des tapis de bombes avec son lot terrifiant de 20 000 Ghazaouis tués, dont les deux tiers sont des femmes et des enfants. 

Un génocide qui lui a valu une immense désapprobation de la communauté internationale, y compris de ses alliés traditionnels qui se sont rendu compte, peu à peu, qu'Israël n’a pas agi pour se «défendre» ainsi qu’il le clamait haut et fort au début, mais qu'il mettait en œuvre une autre phase de son projet colonial historique qui consiste, cette fois-ci, à vider Ghaza de sa population et s’assurer l’appropriation de l’enclave. 

Une nouvelle Nakba après celle de 1948. En parallèle les maîtres de Tel-Aviv accentuent l’accaparement des terres palestiniennes de Cisjordanie par un demi-million de colons juifs fascinés par le projet messianique du Grand Israël. Ces colons bénéficient de la protection de l’armée et du gouvernement Netanyahu qui leur procurent des armes pour tuer les Palestiniens qui s’opposent à leurs projets. 

 L'autre mythe qui s’effondre est celui d’Israël un «Etat démocratique», alors même qu'il foule aux pieds une des règles les plus élémentaires d’une démocratie qui est le respect du droit humanitaire : il tue des dizaines de milliers de civils de tous âges, la moitié sont des femmes et des enfants, prive les survivants des moyens essentiels de survie que sont l’eau, les soins, la nourriture et l’électricité. De quelle nature démocratique peut se prévaloir Israël lorsque toute sa politique est dictée par une poignée de fanatiques religieux portés au pouvoir par un jeu d’alliances électorales biaisées. 

 Toute la classe politique israélienne a fini par être entraînée par le cycle génocidaire et raciste imposé par les suprémacistes sionistes. Le 9 octobre dernier, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, avait déclaré : «Nous imposons un siège complet à la ville de Ghaza. Nous combattons des animaux humains et nous agissons en conséquence.» Giora Eiland, conseiller du ministre de la Défense, ajouta quelques jours après qu’«Israël doit créer une crise humanitaire à Ghaza obligeant des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers de personnes à se réfugier en Egypte ou dans le Golfe... 

Toute la population de Ghaza sera déplacée en Egypte ou dans le Golfe». Au fil des semaines et du cortège d’horreurs à Ghaza, Israël a vu se dresser devant lui nombre de peuples, d’Etats et d’ONG de toute nature. Une majorité à l’Assemblée générale de l’ONU appelle à la fin de la guerre. Dans sa dernière déclaration, la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) a interpellé les Etats signataires de la Convention sur le génocide à saisir la Cour internationale de justice concernant des actes relevant de l’article IX de ladite Convention. 

La FIDH a demandé en outre aux Etats d'«éviter de fournir du matériel, des armes et un soutien économique et diplomatique à un régime responsable de violations et d’abus continus et persistants, généralisés et systématiques contre la population palestinienne, qui constituent des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et un génocide». 

Enfin elle a demandé à «reconnaître et à remédier aux causes premières profondes qui sous-tendent l’agression militaire israélienne en cours, notamment le régime d’apartheid et le colonialisme de peuplement d’Israël, et d’y répondre par des mesures concrètes, et de garantir un retrait immédiat et inconditionnel d’Israël du territoire palestinien occupé depuis 1967, ainsi que la réalisation de l’autodétermination du peuple palestinien et de son droit au retour».  Tout est dit dans cet appel qui détruit tous les mythes de gloire entourant Israël. 

La balle est dans le camp des Etats complices d’Israël, à l’image des Etats-Unis, des Pays-Bas, du Royaume-Uni, de l’Allemagne et de la France.

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