L’Iran espère que les discussions indirectes avec les Etats-Unis déboucheront prochainement sur un échange de prisonniers, a annoncé hier le porte-parole de la diplomatie iranienne.
«Nous essayons de rendre les citoyens iraniens à leurs familles; nous espérons assister à un événement positif», a déclaré Nasser Kanani lors de sa conférence de presse hebdomadaire, en répondant à une question sur un possible échange de détenus avec Washington, selon des propos recueillis par l’AFP.
Au moins trois Irano-Américains sont actuellement détenus en Iran, dont l’homme d’affaires Siamak Namazi, arrêté en octobre 2015 et condamné à dix ans de prison pour espionnage.
Parmi les autres prisonniers figurent l’investisseur Emad Sharqi, condamné à dix ans de prison pour espionnage, et Morad Tahbaz, qui a également la nationalité britannique, arrêté en janvier 2018 et condamné à dix ans de prison pour «conspiration avec l’Amérique».
«La recherche d’une solution est toujours à l’ordre du jour de la diplomatie iranienne, avec la participation de parties tierces», a précisé N. Kanani.
L’Iran a confirmé le 12 juin mener des pourparlers indirects avec les Etats-Unis par l’intermédiaire du sultanat d’Oman, le traditionnel médiateur entre les deux pays qui n’ont pas de relations diplomatiques.
L’autorité judiciaire iranienne a fait état en août 2022 de la détention «de dizaines» de ressortissants iraniens aux Etats-Unis, dont Reza Sarhangpour et Kambiz Attar Kashani, accusés d’avoir «détourné les sanctions américaines» prises contre Téhéran.
Ces derniers mois, l’Iran a libéré six Européens détenus dans ses prisons: deux Français, deux Irano-Autrichiens, un Danois et un Belge. Il a obtenu en retour la libération d’un diplomate iranien condamné pour terrorisme et emprisonné en Belgique depuis près de cinq ans.
Outre les prisonniers, les discussions irano-américaines portent sur un possible remplacement de l’accord sur le nucléaire iranien, conclu en 2015 puis dénoncé par Washington en 2018. Téhéran cherche à obtenir une levée des sanctions qui affectent durement son économie, ainsi que le déblocage de fonds iraniens bloqués à l’étranger, notamment sept milliards de dollars en Corée du Sud.