Instauration de l’allocation chômage : Des demandeurs d’emploi crient à l’injustice

17/03/2022 mis à jour: 04:17
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Des demandeurs d’emploi veulent bénéficier de l’allocation chômage

Prévu dans la loi de finances 2022, le nouveau dispositif d’allocation chômage a été mis en œuvre le 25 février dernier. Pour les autorités, il s’agit d’accorder aux primo-demandeurs d’emploi – c’est-à-dire ceux n’ayant encore jamais travaillé – et âgés entre 19 et 40 ans un revenu «pour subvenir aux besoins de base». 

Mais la mise en place de cette mesure suscite d’ores et déjà des interrogations et la colère de certains demandeurs d’emploi, qui crient à l’injustice et réclament l’élargissement de son champ d’application. 

«J’ai un diplôme universitaire. J’ai pu décrocher un poste d’emploi dans une société qui a malheureusement fait faillite. Je me retrouve alors au chômage. Je me suis réinscrit à l’ANEM, mais on m’a fait savoir que je n’ouvrais pas droit à cette allocation car j’ai déjà travaillé. C’est injuste», s’insurge un universitaire au chômage. 

Ce dernier sans revenu et âgé de moins de 40 ans attend depuis plusieurs mois une affectation à un poste de travail, en vain. Il faut rappeler que les candidats à cette allocation d’un montant de 13 000 DA par mois doivent, en effet, être inscrits à l’Agence nationale de l’emploi (ANEM) avant de postuler sur une plateforme numérique. Ils seront par la suite convoqués à un rendez-vous à l’antenne locale de l’agence proche de leur lieu de résidence afin de finaliser leur inscription. «Je me suis inscrit à plusieurs reprises auprès de l’ANEM, mais à chaque fois, on me signifie qu’il n’y a pas de poste de travail disponible dans ma spécialité. Pourquoi donc m’exclure de ce diapositif ? 

Alors que normalement je suis le premier concerné en raison de ma situation et en ma qualité d’universitaire à la recherche d’un emploi stable», témoigne un autre universitaire de 30 ans en quête d’un emploi depuis deux ans. 

A l’Assemblée populaire nationale (APN), lors de l’examen du projet de loi sur l’exercice syndicale, le ministre du Travail a été interpellé par les députés sur cette question de l’allocation chômage en demandant l’aplanissement des difficultés et à réduire le nombre des conditions requises pour les bénéficiaires, pour permettre aux chômeurs ayant assuré provisoirement des remplacements ou un travail temporaire de bénéficier de cette allocation.

Dans ses réponses aux parlementaires, le ministre a fait savoir que «300 000 rendez-vous ont été donnés via la plateforme numérique aux inscrits, depuis le 25 février à ce jour», précisant que «l’opération se poursuit».

Il dira que «le dossier pour l’obtention de l’allocation est simple», ajoutant que «plus de 60% parmi les inscrits sont des universitaires et des techniciens au niveau des centres et des instituts de formation professionnelle et 80% d’entre eux sont âgés de moins de 35 ans». Le représentant du gouvernement a promis qu’à partir de cette année ou début de l’année prochaine, «il n’y aura plus de poste d’emploi temporaire, mais un travailleur sous contrat, déclaré auprès de la Sécurité sociale et ayant droit à la retraite, ou une personne sans emploi». 

Dans une récente déclaration, le directeur général de l’ANEM, Abdelkader Djaber, avait donné le chiffre de 800 000 chômeurs concernés par cette allocation. Mais, selon les experts, ce chiffre ne concerne que les chômeurs inscrits au niveau de cette agence. Des centaines, voire des milliers d’autres, selon eux, préfèrent recourir à d’autres moyens pour chercher un emploi.

 En somme, près de 200 000 jeunes diplômés des universités et autant d’autres formés dans des centres de formation professionnelle arrivent annuellement sur le marché du travail. Mais ils peinent à trouver des débouchés. 

Selon la dernière enquête de l’Office national des statistiques (ONS), réalisée en 2019, les jeunes (15-24 ans) sont les plus touchés par le chômage, à hauteur de 29,7%.  

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