L’Agence nationale des déchets (AND) avait lancé, le 16 du mois en cours, en collaboration avec le Programme d’appui aux priorités du partenariat de l’Union européenne en Algérie, une campagne nationale de sensibilisation au tri sélectif destinée à toutes les catégories des citoyens.
Lancée sous le slogan «Faites du tri des déchets un mode de vie», l’opération vise, selon l’AND qui agit dans le cadre des missions qui lui sont assignées par le ministère de l’Environnement et des Energies renouvelables, à informer et sensibiliser les citoyens sur la nécessité d’adopter des comportements de tri sélectif des déchets.
Soit. Autrement dit, faire prendre conscience au citoyen lambda de l’importance à souscrire à un modus vivendi écolo susceptible d’améliorer son cadre de vie, d’une part, et créer, d’autre part, la richesse à travers de potentiels porteurs de projets dans le domaine du recyclage des déchets.
Mais qu’en est-il de l’attitude de l’administré dans sa quotidienneté qui, la plupart du temps, opère, faut-il relever, à contresens de l’écoresponsabilité ? Surtout les enfants dont le comportement est en porte-à-faux avec l’écogeste dans la rue.
Plus clairement, nos mioches n’arrivent pas encore à faire la différence entre un bac à ordures et un bac à fleurs : ils balancent l’emballage des gourmandises qu’ils s’offrent dans un espace fleuri alors que le conteneur poubelle se trouve à deux pas ! Faut-il en vouloir à ces derniers lorsque les parents ne s’embarrassent guère de leur apprendre le b.a.-ba écologique à adopter en dehors de leurs chaumières ?
Lorsque l’école ne s’en soucie que très peu du domaine de l’environnement, et ce, en dépit des centaines de clubs de l’environnement installés au niveau des établissements des trois paliers de l’éducation, mais dont très peu d’entre eux activent ?
Lorsque les médias lourds ne s’y investissent pas, sinon ne consacrent des espaces de sensibilisation dans leur grille que circonstanciellement ? Lorsque l’action associative n’y adhère qu’occasionnellement, et ce, faute de moyens conséquents ?
Lorsqu’un quartier huppé dispose de bacs de tri sélectif (déchets humides, emballages plastiques, verre, pain…) au moment où un lotissement populaire voit son espace envahi par des monticules d’ordures gisant à même le sol ?
Fermons cette parenthèse et ouvrons le volet ayant trait à la production quotidienne de déchets par habitant en Algérie, estimée à 0,68 kg, tandis que le taux de récupération et de valorisation n’atteint actuellement que moins de 10%, selon le système informatique sur les déchets. Un indicateur qui somme toute demeure insignifiant alors que l’opportunité de capitaliser les déchets domestiques est immense.