La 26e édition du Salon international du livre d’Alger qu’a abrité le Palais des expositions, Pins maritimes, et ce, jusqu’au 4 novembre, a drainé grande foule.
Plus de 1280 exposants représentant une soixantaine de pays ont occupé, l’espace de dix jours, les deux hectares dédiés à l’exposition de 300 titres et aux conférences-débat animées par des écrivains et des hommes de culture invités pour la circonstance, dont Waciny Laredj, Akli Tadjer, Maissa Bey, la Cemerounaise Calixthe Beyala, la Malienne Fatoumata Keïta et le Guinéen Thierno Monenembo.
Pour cette année, le commissariat du SILA a choisi de dérouler le tapis rouge au continent Afrique. Aussi, des hommages sont au menu de cette manifestation culturelle et concernent trois personnalités qui ont marqué l’histoire, à savoir le penseur Malek Bennabi, le dirigeant historique Nelson Mandela ainsi que le psychiatre et militant anticolonialiste Frantz Fanon. Les stands étalaient donc leurs lots d’ouvrages et le visiteur féru de lecture trouve plus ou moins ce qu’il cherche : du livre classique au manuel d’enfant (le parascolaire) en passant par le roman, le corpus religieux ou celui à caractère historique et scientifique. Il y a aussi le visiteur qui tient davantage à meubler l’espace et les travées séparant les stands plutôt qu’à s’intéresser à la lecture que rien d’ailleurs ne remplace. Ne dit-on pas d’ailleurs, pour reprendre le poète Al Moutanabi, que «la meilleure séance dans le temps est le livre» ? (wa khayr djalis fi el ânam, kitâb).
Mais nombre de ceux et celles qui viennent déambuler dans l’enceinte de la Safex préfèrent, sommes-nous tentés de constater, emplir plus l’espace extérieur que les pavillons d’expositions de livres et les salles de conférences. Ils font l’impasse sur ce qui se passe dans les pavillons et n’ont d’yeux que pour l’espace outdoor où des chapiteaux de bouffe font flores.
Ceux-là mêmes qui sont dressés tout près de stands consacrés à la vente d’objets artisanaux. Des mamans flanquées de leur ribambelle s’attablent ou choisissent de s’affaler dans un brouhaha indescriptible sur le peu d’espace vert qui égaie les abords des pavillons pour se bâfrer de pizzas, de m’hadjab, de crêpes et autres caprices. Une chose dès lors titille nos neurones : qui sert de support pour l’autre dans ce grand espace ? Le livre ou le volet boustifaille ?
Autrement dit, est-ce le produit livresque qui pousse certains visiteurs à aller faire vite bombance ou ce sont ces fast food de circonstance qui brassent large qui donnent envie d’aller faire un tour dans le pavillon du savoir ?