Instantané - Sardine : taille non marchande et qualité viciée sur les marchés

13/05/2024 mis à jour: 19:30
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La période privilégiée pour pêcher la sardine s’étend de mai à novembre, au moment où elle est ferme et bien grasse, apprend-on de source bien avisée. Cette  espèce pélagique est censée, selon les experts du monde de la pêche, être abondante dans les halles à marée.

Ce qui signifie, logiquement, que les bourses moyennes sont supposées la trouver beaucoup moins cher sur les étals de poissonnerie et que sa taille minimale de commercialisation obéit aux normes, c’est-à-dire pas en deçà de 11-12 cm, conformément au décret exécutif n° 04-86 du 18 mars 2004, fixant les tailles minimales marchandes des ressources biologiques à l’image de la sardine.

Mais une petite virée au niveau des carreaux de poissons dans le marché des Trois Horloges, à Bab El Oued, nous édifie sur une certaine réalité, autrement dit, sur la taille de capture de la sardine dans nos côtes qui, le moins qu’on puisse dire, peut être qualifiée d’acte relevant du «crime».

En dépit de la sonnette d’alarme lancée par le porte-voix de l’Association de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (APOCE) qui n’a de cesse à chaque fois de faire part de cas de non-respect des commerçants concernant l’écoulement de la sardine de taille non marchande, ces derniers n’en font qu’à leur tête, sans compter les signes d’altération (odeur forte, branchies rouges foncées et visqueuses, une chair molle) que présente le produit de mer fragile.

Ce qui ne nous renseigne pas sur la présence de bactéries ou d’organismes pouvant avoir des conséquences sur la santé publique. Les services véto municipaux et ceux du secteur du commerce, censés veiller au respect de la commercialisation, semblent ne pas s’émouvoir le moindre du monde.

Autrefois, les services sanitaires de la commune dépêchaient leurs équipes vétérinaires pour rappeler à l’ordre les auteurs d’infractions lorsqu’il s’agit de produits de la mer avariés que font terrer, impunément, d’indélicats revendeurs sous la coiffe – comme ils aiment appeler – de leurs casiers.

Les agents de la santé publique n’hésitaient pas, l’on se souvient, à verser sur les ressources halieutiques, impropres à la consommation, notamment la sardine, de l’eau de Javel ou du Cresyl. Mais autres temps, autres mœurs, me diriez-vous !

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