Instantané - Route de Bouchaoui : Ces arbres qu’on arrache !

08/04/2024 mis à jour: 00:20
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De tout temps, les cités et leurs infrastructures furent considérées comme indissociables des alignements d’arbres. Ces derniers, au-delà de  l’ombrage qu’ils procurent dans la route, l’agrément qu’il donne aux allées, place, parcs et cours de l’espace urbain, participent à la consolidation des sols ou bien à l’interception de l’évaporation des précipitations.

Il est évident aussi que ce végétal génère un meilleur cadre de vie, dès lors qu’il fait office de médiateur entre les infrastructures et l’urbanisme, donc rendant l’espace dans lequel nous évoluons plus enchanteur et serein.

En ville, dans la périphérie des mégapoles ou en rase campagne, les alignements d’arbres d’ornementation font partie de la politique d’aménagement et, sous d’autres cieux,  les pouvoirs publics favorisent de plus en plus l’intégration d’espaces végétalisés.

Dans certaines grandes villes chez nous, des édiles cultivent cette propension et ce souci de rendre moins morose la géographie qu’ils gèrent avec la mise en terre de plants de différents spécimens, dans le cadre de la politique de (re) boisement. En revanche, d’autres gestionnaires des métropoles restent peu enclins à ce réflexe environnemental.

Ils sont, effectivement, très peu portés sur l’élaboration de plans d’action ou programmes de nature à mobiliser des solutions fondées sur la nature ainsi que la réalisation d’aménagements et de travaux de génie écologique. N’est-ce pas que nos villes et cités sont classées bien loin en matière de couverture arborée ?

Selon les normes de la WWF (Fonds mondial pour la nature), une métropole doit disposer d’un couvert végétal oscillant entre 11 et 15%. Dans certaines villes en Asie ou en Europe, les gestionnaires s’attellent à accroître le couvert arborée pour atteindre dans certaines métropoles jusqu’à 20% par rapport à la superficie globale du bâti.

Ce qui peut paraître pour le moins choquant c’est qu’en empruntant certaines routes, on voit des alignements d’arbres décimés, rangés en grumes après avoir été abattus. Même lorsqu’on taille un arbre, on élimine la pousse d’une branche par où le végétal peut se redéployer…

La semaine dernière, sur la route de Bouchaoui, qui dessert Souidania et Zéralda, l’alignement d’arbres bordant le bas côté de la chaussée a été supprimée. C’est vrai que l’opération est motivée par une action d’utilité publique, mais serait-on à ce point à court d’idées pour aller jusqu’à arracher des arbres centenaires ?

Ne pouvait-on pas les transplanter ailleurs au lieu de les «trucider» ? Une manœuvre qui, pourtant, on s’en souvient a été menée, avec attention lorsqu’on avait décidé en 2009, de  déplacer – à cause du projet du tramway – plus de 500 arbres «ficus retusa» centenaires le long de la rue Tripoli, avant de les transplanter dans différents sites de l’Algérois.

N’est-ce pas aussi que cela avait permis de sauver des êtres vivants faisant partie du patrimoine urbain ? A méditer.

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