C’est devenu coutumier ! A l’approche de l’Aïd El Adha, les rues de nos quartiers se transforment en un espace où le cheptel ovin vient se joindre au tumulte de la cité.
Des pans de trottoirs, des tronçons d’artères, des parcours d’accotements le long des routes sont squattés au mépris de l’arrêté réglementant la vente de moutons. Mais le réflexe «rurbanisé» de nous autres plèbe semble avoir la peau dure et la «folklorisation» bien ancrée dans certaines mœurs.
Dans la périphérie d’Alger, des garnements trouvent matière à tromper leur oisiveté, en conduisant paître dans le parcage voisin au maigre pâturage le quatre-pattes dédié au rite sacrificiel de Sidna Ibrahim.
On entend ces gosses s’égosiller en trimballant le mammifère non sans lui faire subir de dures épreuves. Un moyen ludique pour ces joyeux drilles dont les parents ne semblent outre mesure offusqués.
Parallèlement à ce décor planté dans la mégalopole, il n’est pas rare de voir certains gérants d’échoppes, de garages pour véhicules ou tout simplement de locaux de station lavage et graissage saisir l’opportunité de l’Aïd El Adha en troquant leur activité pour une autre qu’ils estiment plus rémunératrice.
Même certains pépiniéristes du côté de Chéraga, Birtouta ou dans les parages de ses localités ne ratent pas l’occasion pour se mettre au carillon de l’événement dont l’aubaine commerciale rapporte gros. Ceux-là mêmes qui engrangent de substantiels gains en louant à prix fort leur espace aux maquignons qui n’ont pas réussi à parquer leur cheptel sur les accotements d’autoroutes.
Plus, certains proprio de vergers «maquignonnent» leurs serres maraîchères en bergerie accueillant les têtes ovines et les bottes de foin crottées débordant sur la chaussée que les agents d’Extranet ont peine à débarrasser.
Peu importe les conditions sanitaires dans lesquelles se fait la transaction, l’essentiel est de tirer des dividendes d’une pratique qui n’a de cesse, au fil des années, de faire des émules. Au vu et au su de la puissance publique qui préfère fermer les yeux.