L’on se rappelle le projet du décret exécutif relatif à l’activité de gardiennage des parkings élaboré en 2011. Une mesure on ne peut réglementaire censée mettre fin à l’anarchie de cet exercice dans le tissu urbain, et ce, par la mise en place de coopératives de jeunes, selon le ministre de l’Intérieur de l’époque.
Au moins, disions-nous, l’automobiliste, qui veut garer sa bagnole, saura à qui il a affaire et se verra libérer du joug des mekassine qui déclenchent des esclandres pour s’arroger le droit d’accaparer des pans de rues et de ruelles. Ces «sans job» qui, trique dans la main, vous apostrophent avant de vous sommer de dépocher dès que vous rangiez votre carrosse sur le bas côté de la chaussée ou dans une aire désaffectée à ciel ouvert, ont toujours la peau dure. Gare à celui qui ose se débiner sans s’acquitter de «son» dû.
Il se verra insulter, voire agresser. C’est la loi du diktat des chômeurs, qui s’approprient, sans bourse délier, la voie publique pour tirer des dividendes d’une activité qui ne requiert aucun effort et qui plus est illégale, faisant depuis une trentaine d’années des émules. «Et pourquoi s’en priver lorsque la récolte de la thune devient facile devant la puissance publique qui brille par son absence», me lance de bon matin sur un ton hautain un jeune, toute honte bue, le corps chancelant certainement par les effets des barbituriques, les yeux bouffis et tenant un «nass nass» à la main.
Lorsque le «client» fait partie de la gent féminine, le prix du stationnement augmente, selon l’humeur du mekass. De peur de se faire brutaliser, la dame acquiesce et verse la «dîme» sans broncher au voiturier qui lui lance un sourire narquois non sans bomber le torse.
Ce sont des scènes qu’on voit en tout cas chaque jour que Dieu fait dans l’espace publique de nos villes, notamment certains quartiers de la capitale. C’est devenu monnaie courante et il n’y a pas à être décontenancé ! Une petite escale l’autre jour, dans une des trois plages de la Vigie (Raïs Hamidou) sur le parcours de la côte turquoise vous laisse pantois tant une escouade de jeunes adolescents se ruent sur votre voiture après s’être disputés non se crêper le chignon pour s’adjuger un quelconque tronçon d’une aire publique, comme si c’était leur propriété.
Avant de ranger sa vieille guimbarde, un monsieur avec sa ribambelle, s’est vu assailli par une cohorte de jeunes oisifs, deux d’entre eux, agitant la batte. Une manière sourde de brandir comme l’épée de Damoclès la menace au cas où l’estivant venu faire trompette s’avise à ne pas donner l’oseille. Dans ce cas, le pauvre homme aura droit à une surprise : il verra sa mécanique «amochée», et dans le meilleur des cas, la serrure défoncée ou les pneus crevés.