C’est ce matin que les onze millions de potaches des trois paliers scolaires rallieront les bancs des établissements pédagogiques. Une rentrée sociale qui ne s’annonce pas moins «saignante» avec la récurrente dépense des parents appelés à dépocher pour répondre aux besoins des fournitures scolaires de leurs bambins.
Certains ahanent et doivent casser leur tirelire pour faire face aux besoins de la marmaille scolarisée, alors que d’autres attendent la potentielle prime spéciale octroyée par l’action sociale aux mioches. Tout compte fait, on se donne la peine à se préparer activement à la besogne coutumière de la rentrée. On délie aussi la «gibecière», surtout pour les marmots qui enfilent pour la première fois leur tablier rose ou bleu.
Ces bambins à la tronche joyeuse et, portant des vêtements flambant neufs, franchiront pour la première fois le perron de l’école. Les librairies-papeteries et autres buralistes seront, comme chaque rentrée scolaire, pris d’assaut par des parents qui, dans un charivari, agiteront les listes de tout l’attirail des fournitures scolaires à tout vent. Pareillement pour les magasins de vêtements qui proposeront des produits dont les prix ne sont pas à la portée de toutes les bourses. Certains ne lésinent pas sur les moyens, au moment où d’autres ménages mégotent sur les dépenses.
Les étals en tout cas sont déjà bel et bien achalandés pour la circonstance, générant un mouvement frénétique dans les rues commerçantes. Les nantis n’hésitent pas à mettre le prix, alors que les moins fortunés se rabattent sur le label de bas de gamme. Ils recourent aux échoppes qui refilent le vêtement de ballot au rabais.
C’est mieux que rien, disent-ils. Certaines rues et ruelles attitrées de quartiers populeux de la capitale comme Bab El Oued, la Casbah ou Laâquiba, se mettent, elles aussi, au carillon de la rentrée des classes, surtout à travers les jeunes chômeurs qui ne manquent pas de rater l’aubaine : investir les lieux publics pour écouler les fournitures scolaires.