Nombre de galeries d’art ces dernières années ont vu le jour au moment où d’autres ont baissé rideau ou ont mis le valet sur le maillet pour des raisons de rentabilité. C’est selon. Les gérants d’espaces privés estiment que cela ne rapporte pas assez et le marché de l’art en Algérie ne nourrit pas la chaine de valeur du secteur…
Des artistes confirmés, ceux-là mêmes qui ont la cote se contentent de réaliser des œuvres sur la base de commandes exprimées par des collectionneurs ou pour le compte d’entreprises nanties, sinon des particuliers. D’autres monnayent leur talent à l’international et sont invités à exposer leurs tableaux dans des galeries à Tunis, Dubaï, des villes en Europe ou outre-Atlantique. Les vernissages d’exposition- vente organisés sous d’autres cieux pour les artistes algériens ne se comptent pas, en tout cas, sur les doigts d’une seule main.
Les plasticiens algériens convoités pour accrocher leurs compositions dans les cimaises de galeries en dehors du pays sont légion. Au niveau local, des galeries tentent tant bien que mal de se soustraire à l’état léthargique ambiant, comme la galerie Graine d’artistes, fraîchement ouverte, Diwaniya Art Gallery, un univers dédié à l’art contemporain de l’Afrique du nord et du monde arabe, Hang’art, espace situé au dernier étage du Centre commercial Garden City à Cheraga et réservé aux artistes plasticiens et Seen Art Gallery qui fait la promotion de jeunes talents, notamment.
Il y a aussi Hala art gallery qui élit domicile à El Mouradia, la galerie Dar el Kenz, à Bouchoui, celles situées au centre ville, en l’occurrence la galerie Mohamed-Temmam, la galerie Aicha-Haddad ou encore la galerie de la Fondation culturelle Ahmed et Rabah Asselah qui a ses quartiers à la rue Zighout-Youcef. Certains lieux d’exposition, dont la Maison de la culture Moufdi-Zakaria et des maisons de culture proposent parfois leurs cimaises à des artistes reconnus ou de jeunes plasticiens en herbe, histoire de mettre ces derniers au-devant de la scène.
Il y a lieu de souligner qu’à une certaine période, les vernissages foisonnaient au niveau des espaces relevant de l’établissement Arts et culture et de la bibliothèque nationale du Hamma, multipliant ce type d’événement artistique ; une activité artistique maintenue chichement.
Enfin, nombre de passionnés d’art plastique s’interroge sur la fermeture du MAMA, ce majestueux bâtiment – fleuron de l’architecture néo-mauresque – conçu par l’architecte Henri Petit, qui, de galerie commerciale lors de son ouverture en 1911, a changé de vocation depuis 2007, pour devenir un pôle abritant les expositions d’art plastiques dont les installations. Ce lieu d’exposition est fermé depuis plus de 4 ans.
La raison ? Un problème d’infiltration d’eau qui a endommagé des parties de la structure. Une étude relative aux travaux d’étanchéité est en cours, apprend-on auprès d’une source proche du dossier. En attendant que ce lieu artistique sorte de son ‘’hibernation’’, contentons-nous du présent...