Industrie du gaz : Le projet de gazoduc Nigeria-Algérie sur la bonne voie

04/03/2024 mis à jour: 01:45
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Photo : D. R.

Le projet du gazoduc transsaharien TSGP (Trans-Saharan Gas-Pipeline) reliant le Nigeria à l’Algérie, via le Niger, avance à grands pas, selon les déclarations du ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, qui a précisé qu’il ne restait que 1800 km à réaliser sur les 4000 km prévus.

Lors de la conférence de presse animée au terme des travaux du 7e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), il a notamment souligné que le projet, qui s’étend sur 4000 km du Nigeria jusqu’aux gazoduc d’exportation en Algérie en passant par le Niger, a connu la réalisation d’une grande partie et il ne reste que 100 km au niveau du Nigeria, 1000 km au Niger et 700 km en Algérie, soit un total de 1800 km, qui sont actuellement en phase d’études techniques.

Celles-ci font l’objet d’une coordination avec le Niger et le Nigeria en vue de leur parachèvement. Le méga-projet de transport de gaz relie les trois pays sur une distance de plus de 4000 km. Il permettra de raccorder les champs gaziers du Nigeria (à partir de Wari sur le fleuve du Niger), au réseau algérien.

Le TSGP était au menu des discussions tenues en marge du Sommet du Forum du gaz à Alger, entre le ministre algérien de l’Energie et des Mines et le ministre d’Etat aux Ressources pétrolières (GAS) de la République fédérale du Nigeria, Ekperikpe Ekpo, en présence de Rachid Hachichi, président-directeur général de Sonatrach.

Au cours de cette réunion, le ministre nigérian a renouvelé, indique un communiqué du ministère, «l’engagement et la détermination de son pays à réaliser ce projet vital et stratégique le TSGP Nigeria-Niger-Algérie, qui renforcera l’approvisionnement en gaz sur le marché mondial».

Les deux parties ont passé en revue également les relations de coopération bilatérale dans les domaines énergétiques, les opportunités d’investissement et d’échange d’expertises entre les deux pays, notamment en matière d’exploration et de production d’hydrocarbures et de produits pétrochimiques, ainsi que de transport et de commercialisation du gaz naturel.

A rappeler qu’au mois de décembre 2023, le ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Tuggar, avait souligné que projet du gazoduc transsaharien TSGP, reliant le Nigeria à l’Algérie, via le Niger, connaît des «progrès significatifs et notables».

Le ministre nigérian qui s’exprimait, à Oran, face à la presse en marge du 10e séminaire de haut niveau sur la sécurité et la paix en Afrique, avait précisé que des «progrès» ont été réalisés dans le cadre du projet de ce gazoduc dans les régions algérienne et nigériane. Il avait en outre mis l’accent sur le fait que l’Algérie et le Nigeria sont considérés parmi les plus importants pays producteurs de gaz, ajoutant que l’Europe a besoin de cette énergie, ce qui constituait une «opportunité» pour l’Algérie, le Nigeria et le Niger.

La réalisation du gazoduc transsaharien permettrait de fournir 20 à 30 milliards de mètres cubes de gaz aux marchés mondiaux depuis le Nigeria. En Algérie, le gazoduc sera raccordé aux infrastructures déjà existantes, ce qui facilitera l’acheminement du gaz jusqu’aux gazoducs reliant le sud de l’Europe.

Ce projet bénéficiera ainsi des opportunités offertes par l’Algérie en matière d’infrastructures, notamment le réseau des transports, les complexes de gaz naturel liquéfié (GNL) et les infrastructures de pétrochimie ainsi que la position géographique proche des marchés du gaz.

Le président du groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, avait pour sa part déjà exprimé le soutien de cette institution financière régionale au projet du gazoduc transsaharien TSGP reliant le Nigeria à l’Europe via l’Algérie, tout en saluant les efforts déployés par l’Algérie pour soutenir le développement en Afrique.

«Ce gazoduc est très important, c’est un investissement que nous soutenons et que l’Union africaine soutient», a-t-il déclaré à l’APS en marge des assemblées annuelles du groupe tenues en mai 2023 en Egypte.

En février 2022, l’Algérie, le Niger et le Nigeria avaient affirmé leur engagement à concrétiser ce projet stratégique, lors d’une réunion à Niamey regroupant les ministres chargés du secteur de l’Energie dans les trois pays, à l’issue de laquelle une feuille de route avait été mise en place.

Les ministres de l’Energie d’Algérie, du Niger et du Nigeria avaient convenu, le 21 juin 2022, lors d’une réunion tripartite sur le projet de gazoduc transsaharien TSGP, à Abuja (Nigeria), de la pose «des premiers jalons» de ce projet, en prévision de sa concrétisation, dans un délai de trois ans, après la fin des études techniques, selon les estimations du ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab.

Un mémorandum d’entente a été ensuite signé à Alger en juillet 2022 portant sur la concrétisation du projet du gazoduc transsaharien TSGP. Les trois pays ont affiché, à l’occasion, leur détermination à relancer les études et les différents programmes tracés dans ce cadre.

Le ministre de l’Energie et des Mines a déjà salué les progrès réalisés pour la relance du projet – enregistré dans le cadre du plan Nepad –dans un contexte géopolitique et énergétique marqué par une forte demande sur le gaz et le pétrole, d’une part, et la stagnation de l’offre d’autre part, à cause de la réduction des investissements, notamment en matière de prospection gazière et pétrolière.
 

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