Le défi de l’export pour l’industrie céramique nationale a été au centre du débat soulevé hier, à Alger, dans le cadre du séminaire «ALGERCERAMICA» consacré à la thématique de la valorisation et de la promotion de l’industrie nationale de carreaux céramiques destinés aux marchés national et international.
Organisée par l’entreprise BATIMATEC Expo, la rencontre a permis ainsi de planter le décor du secteur et ses perspectives d’évolution vers l’amélioration des produits en vue de l’export.
Il en ressort, notamment, que les industriels du secteur doivent consolider, en priorité, les normes qualités de leurs produits, en collant aux exigences du marché international, tout en s’organisant en consortium pour mettre en commun leur expérience et leurs atouts, et multiplier ainsi leurs chances et rendre leur passage à l’export pérenne et efficace.
L’orientation vers le marché africain été, en outre, évoquée, au vu de la proximité des immenses marchés africains demandeurs de produits céramiques, grâce notamment aux passerelles nouvellementcréées avec plusieurs pays du continent, dans le cadre des zones de libre-échanges, notamment celui de la ZLECAf où le produit algérien peut aisément trouver des débouchés, fait observer le représentant de l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (ALGEX).
Le représentant d’Algerac (Organisme algérien d’accréditation) a, pour sa part, souligné que «la réussite d’une implantation sur les marchés extérieurs nécessite des produits de qualité, au vu des barrières techniques et normatives» qui s’érigent en obstacles sur certains marchés, face aux ambitions des opérateurs algériens qui veulent exporter.
«Malgré quelques expériences d’export réussies, une activité d’exportation pérenne et continue obéit à l’exigence de la mise en place d’une infrastructure nationale spécialisée en «qualité», dans le cadre d’une chaîne complémentaire dotée de tous les outils nécessaires et permettant de coller aux standards exigés sur les marchés extérieurs.»
La notion de qualité «ne doit pas se résumer, selon l’intervenant, à l’Iso 9001 qui ne touche qu’au système de management qualité. Or, le métier de céramiste a, par exemple, des normes spécifiques qui exigent que l’on s’attache au cœur du métier et donc à la notion de conformité liée aux mesures reconnues au plan international.»
Pour l’intervenant, «il faut donc que les industries s’efforcent d’accréditer leurs produits par des laboratoires reconnus».
Il fera remarquer qu’il n’existe au plan national que 80 laboratoires de qualité, d’essais et d’étalonnage, ce qui est à son sens insuffisant pour juger de la conformité de la multitude de produits.
Dans le domaine de la céramique, précise le représentant d’Algerac, «il n’existe que trois ou quatre laboratoiresaccrédités, dont le Cetim Cosider, or il faudrait une quarantaine de laboratoires répartis sur le territoire national pour répondre aux besoins des industriels algériens».
Selon l’intervenant, «il faut arriver à une accréditation à la norme universelle Iso 17025 qui est liée au cœur du métier, ce qui peut ouvrir concrètement la voie à l’export aux industriels». En plus du volet export qui a été un axe central du séminaire, les interventions ont aussi abordé les défis de lafilière en les mettant en perspective dans uncontexte historique, économique, technique et environnemental.