Les orientations gouvernementales visent, ces deux dernières années, à encourager et promouvoir l’innovation et les start-up dans le domaine de l’agriculture et du développement rural et forestier. En témoigne, d’ailleurs, la convention-cadre qui a été signée en juin dernier entre le ministère de l’Agriculture et du Développement rural et le ministère délégué auprès du Premier ministre chargé de l’Economie, de la Connaissance, et des Start-up, et ce, à travers la mise en place de structures d’appui visant à développer les filières industrielles et artisanales dans le domaine suscité. Il est d’ailleurs essentiel d’œuvrer à la création d’entreprises nommées incubateurs, dont le rôle principal est de «favoriser l’émergence et la réalisation de projets de création d’entreprises innovantes, valorisant les compétences et les résultats des laboratoires des établissements publics de recherche et d’enseignement supérieur».
Cela constitue, il va sans dire, un incontournable support pour répondre à l’une des priorités du gouvernement : la sécurité alimentaire en Algérie. Présents à la fois en amont de la création et au cours de la vie de l’entreprise, les incubateurs mettent à disposition des porteurs de projet une multitude de services leur permettant de se lancer dans les meilleures conditions. C’est dans cette perspective que le Groupe de réflexion Filaha Innove (GRFI) planche, grâce à un groupe d’experts, sur des thèmes liés au développement du monde agricole. A fortiori, lorsque les changements climatiques nous mettent désormais en demeure d’interroger encore bien plus qu’auparavant la nature et les évolutions qui l’affectent. D’ailleurs, la question de décarbonation des activités agricoles est plus que jamais d’actualité dans le monde. Faut-il savoir que «le secteur de l’agriculture et de l’exploitation des sols représente près d’un quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre» ? Selon les scientifiques, «les principaux responsables sont le méthane et l’oxyde nitreux, de puissants gaz à effet de serre, qui représentent ensemble plus de 80% des émissions agricoles». L’Algérie n’est pas en reste, car cela interpelle plus qu’en toute autre circonstance les acteurs du monde agricole sur «notre manière de produire les aliments que nous consommons».
L’innovation au service de l’agriculture
«Dès lors, l’agriculteur doit faire appel à des pratiques culturales nouvelles, des solutions intelligentes en vue d’une gestion efficiente des exploitations agricoles ou des unités d’élevage», selon le président du GRFI, mettant l’accent sur non seulement «la réflexion et les connaissances académiques», mais aussi sur «le capital expérience de notre paysannerie», acteur essentiel dans la performance alimentaire de demain. Aussi, l’innovation ne se limite pas uniquement au domaine des sciences et de la technique pure. Aujourd’hui, notamment grâce à l’évolution des usages et du numérique, il est possible, selon les experts du GRFI «d’apporter des innovations, entre autres, au niveau du business model, de la démarche commerciale ou dans le champ même de l’économie sociale et solidaire».
Ainsi, le Groupe de Réflexion Filaha Innove, spécialisé dans les questions agricoles et rurales, accueillera, aux côtés d’anciens ministres, des experts en économie et en agriculture, le 2 février, au siège de l’incubateur Filaha Innove (Fayet Club), Oualid Yacine, ministre de l’Economie, de la Connaissance, des Start-up et des Microentreprises, qui s’adressera dans un point de presse à la jeunesse algérienne passionnée d’agriculture, d’alimentation et de souveraineté alimentaire, et parlera également des «défis que doivent relever les jeunes agriculteurs», certainement encore plus lourds que ceux de leurs aînés.
Aussi, en vue de promouvoir une agriculture intelligente et durable en Algérie, l’incubateur Filaha Innove saisira cette occasion pour faire part du lancement du 3e concours Afrika Sipsa Innov Award, dont le lauréat recevra le trophée Sid Ahmed Ferroukhi. La participation est ouverte aux exposants et co-exposants du Sipsa-Filaha & Agrofood 2023, les agriculteurs et opérateurs, les start-up en cours de développement ainsi que les chercheurs et étudiants d’université, centres de recherche et écoles. Les quatre thématiques proposées polariseront autour des «Innovations dans les systèmes de productions agricoles», «les Innovations dans la valorisation et la transformation des produits agricoles», «Les innovations pour une agriculture durable et biologique» et, enfin, «Les innovations dans la pêche et l’aquaculture». Les lauréats, qui seront désignés en mai 2023, bénéficieront notamment d’une intégration dans l’incubateur Filaha Innove d’un accompagnement personnalisé, d’une visibilité médiatique à l’échelle nationale et internationale et d’une récompense issue des sponsors et partenaires du concours.