Les prix du pétrole ont nettement rebondi cette semaine en affichant un troisième gain hebdomadaire consécutif pour la première fois depuis avril, signe que les fondamentaux du marché recommencent à être au centre des préoccupations des traders.
Le Brent s’est hissé au-dessus de 81 dollars le baril lors des deux derniers jours de cotation de la semaine, alors que le brut américain WTI s’affichait largement au-dessus de 76 dollars le baril. Le sentiment haussier se renforce sur les marchés pétroliers suite aux réductions de production des producteurs Opep dont notamment l’Arabie Saoudite, la baisse des exportations de pétrole russe ainsi que des perturbations de l’approvisionnement en Libye, et au Nigeria.
Jeudi, certains gisements de pétrole en Libye ont été fermés en raison de problèmes politiques internes. Le ministre libyen du Pétrole, Mohamed Oun, a annoncé que le champ pétrolier d’El Fil, d’une capacité de 70 000 bpj, avait été fermé par des manifestants, en protestation contre la récente arrestation de l’ancien ministre des Finances Faraj Boumtari à Tripoli.
Par ailleurs, au Nigeria Shell a suspendu les chargements de pétrole en raison d’une fuite potentielle dans un terminal. La perturbation de la Libye arrête environ 370 000 barils par jour (bpj) tandis que la perte engendrée par la panne du terminal au Nigeria est estimée à 225 000 bpj selon les analyses répercutées par Reuters.
Dans un «marché sous l’emprise d’indices de resserrement de l’offre, d’autres pannes pousseront le prix du pétrole à des niveaux encore plus élevés pour le second semestre soulignent les mêmes analyses. Un soutien supplémentaire des prix est venu des rapports de jeudi de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), prédisant que la demande de pétrole augmentera au second semestre, en particulier en Chine, malgré des vents contraires macroéconomiques plus larges.
La Banque nationale d’Australie a déclaré vendredi dans une note de recherche qu’elle s’attendait à ce que les prévisions de l’OPEP, si elles se réalisaient, «donnent des prix du pétrole bien au-dessus de 100 dollars le baril», ajoutant que la baisse de la valeur du dollar américain continuait de faire grimper les prix des matières premières.
Les prix sont soutenus en outre par les décisions de l’Arabie Saoudite et de la Russie, les plus grands exportateurs de pétrole au monde. Les deux puissances pétrolières ayant convenu ce mois-ci d’approfondir les coupes de production en place depuis novembre de l’année dernière.