Les cours du pétrole étaient en léger recul hier sur les places de cotation, en raison notamment d’inquiétudes sur la demande chinoise, perturbée par les blocages sanitaires liés à la résurgence de la Covid-19.
Les investisseurs pesaient, par ailleurs, l’engagement du Groupe des 7 d’interdire les importations russes ainsi qu’une baisse des prix du brut annoncée par l’Arabie Saoudite. Les tentatives répétées de la Chine pour stopper les épidémies de Covid-19 avec le verrouillage des centres urbains, y compris le centre clé de Shanghai, ont freiné la consommation d’énergie engendrant des dégâts économiques.
Un facteur qui exerce une pression sur le prix du pétrole, les marchés financiers mondiaux étant effrayés par les inquiétudes concernant les hausses de taux d’intérêt et les craintes de récession, car les blocages plus stricts et plus larges dus à la Covid-19 en Chine ont entraîné un ralentissement de la croissance des exportations dans la deuxième économie mondiale en avril.
Les importations de brut de la Chine, premier importateur mondial de pétrole, ont ainsi chuté de 4,8% durant les quatre premiers mois, en un an, bien que les importations aient augmenté de près de 7% en avril par rapport à l’année précédente.
Le marché réagit, par ailleurs, à la décision de l’Arabie Saoudite, premier exportateur mondial de pétrole, de baisser les prix du brut pour l’Asie et l’Europe en juin, alors que les blocages engendrés par le coronavirus en Chine pèsent sur la consommation du principal importateur. Saudi Aramco, contrôlée par l’Etat, a baissé ses prix pour la première fois en quatre mois, faisant reculer l’Arab Light pour les flux du mois prochain à 4,40 dollars le baril, au-dessus de la référence.
Dan ce contexte, la Commission européenne a proposé un embargo progressif sur le pétrole russe dans le cadre d’un ensemble de sanctions dans la sillage du conflit en Ukraine.
Cependant, la proposition, qui a été suivie dimanche par un engagement des pays du G7 d’interdire ou d’éliminer progressivement les importations de pétrole russe, nécessite un vote à l’unanimité parmi les membres de l’UE.
La Bulgarie et la Hongrie, ainsi que d’autres pays ne suivent pas la proposition et menacent d’opposer un veto à l’interdiction du pétrole Russie s’il n’y a pas de «dérogation».
Le pétrole Brent pour le règlement de juillet s’échangeait hier au-dessus de 110 dollars, en baisse de près de 2 dollars par rapport à la clôture de la veille, alors que le West Texas Intermediate pour livraison en juin s’échangeait en dessous de 107 dollars le baril, après avoir oscillé plus tôt entre un gain de 0,7% et une perte allant jusqu’à 1,7%.