Le marché pétrolier a été en proie, cette semaine, à une forte volatilité après une hausse record enregistrée en début de cotation lundi, lorsque les Etats-Unis ont annoncé leur intention de sanctionner le pétrole russe.
Les prix du pétrole, qui ont connu un pic à plus de 139 dollars lundi, leur plus haut niveau depuis 2008, se sont fortement repliés depuis mercredi, avant de se remettre, depuis hier, sur une courbe ascendante, au-dessus de 113 dollars pour le Brent, en cours de journée.
Le marché est ainsi soumis à des fluctuations extrêmes, au vu de perspectives demeurant floues sur la direction que prendra le jeu de l’offre et de la demande dans les semaines à venir, dans un contexte où les pays européens fortement dépendants de l’énergie russe ont refusé de se joindre aux Etats-Unis et à la Grande-Bretagne pour interdire le pétrole russe.
La Russie, deuxième exportateur mondial de brut derrière l’Arabie Saoudite, exporte environ 3 millions de barils de brut par jour vers les pays européens de l’OCDE.
Pour leur part, les américains poursuivent des discussions sur divers fronts, en vue de casser la hausse des cours de l’or noir et isoler la Russie, un des plus grands pourvoyeurs d’énergie au monde. L’administration Biden tente notamment d’alléger les embargos pétroliers qui touchent l’Iran et le Venezuela pour amener plus de brut sur le marché et influer sur les prix.
Des contacts américains ciblent aussi les Emirats arabes unis, en vue d’un surplus de production énergétique. Des démarches effrénées qui, pour le moment, n’ont pas brisé la solidarité des pays de l’Opep+. L’Arabie Saoudite, le plus important producteur Opep, a signifié son refus de casser l’alliance avec la Russie au sein de l’Opep+. «A court terme, il est peu probable que les déficits d’approvisionnement soient comblés par la production supplémentaire des membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de leurs alliés, OPEP+, étant donné que la Russie fait partie du groupement», a déclaré Vivek Dhar, analyste de la Commonwealth Bank. «Ils sont vraiment liés politiquement par la structure», a-t-il déclaré, selon Reuters. En outre, certains producteurs de l’OPEP+, dont l’Angola et le Nigeria, ont du mal à atteindre leurs objectifs de production, limitant davantage la capacité du groupe à compenser les pertes d’approvisionnement russes.
Les contrats à terme sur le Brent ont grimpé hier à plus de 113 dollars en milieu de matinée, alors que ceux sur le brut américain, West Texas Intermediate (WTI), se négociaient aux alentours de 110 dollars le baril. Le Brent devrait enregistrer une baisse hebdomadaire d’environ 4 à 5% après avoir atteint 139,13 dollars lundi. Le brut américain se dirigeait vers une baisse hebdomadaire de 5% après le sommet de 130,50 dollars lundi.
Les deux contrats ont atteint ces pics de prix pour la dernière fois en 2008. La semaine dernière, le Brent a augmenté de plus de 20%, sa plus forte hausse hebdomadaire en pourcentage depuis mai 2020, lorsque le Brent s’échangeait en dessous de 30 dollars le baril.