Impact des fortes chaleurs sur les animaux : Les bons gestes pour les protéger

07/08/2023 mis à jour: 22:30
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Comme pour les humains, les animaux domestiques comme les animaux sauvages peuvent manquer d’eau, de fraîcheur et risquent de se déshydrater en ces temps de fortes chaleurs. «Effectivement, la canicule a fortement impacté la biodiversité que ce soit la faune ou la flore», assure Mourad Ahmim, enseignant-chercheur en écologie et environnement à l’université de Béjaïa. Selon lui, les températures ressenties en ce moment sont plus fortes que les températures que peuvent supporter les animaux mais aussi les végétaux. C’est pourquoi le chercheur alerte : «La faune est en train de souffrir. 

Beaucoup d’animaux n’ont pas accès à l’eau et ils risquent de mourir.» A cet effet, M. Ahmim raconte : «Cette semaine, en faisant une expédition de travail, j’ai trouvé beaucoup d’oiseaux morts de soif. J’ai croisé aussi un caméléon agonisant, et j’ai reçu plusieurs photos d’hérissons, loups, renards et même de sangliers et des dromadaires au Sahara, soit agonisants ou recherchant des lieux où trouver de l’eau, et parfois, ils se rapprochent même de l’homme.» Il est donc important de veiller sur leur bien-être via des gestes simples. 

Et le conseil le plus important, selon le spécialiste, est de mettre à leur disposition des points d’eau : «Il ne faut pas que l’homme squatte les sources d’eau pour ses besoins à lui seul, il faut qu’il laisse des accès à l’eau pour les animaux.» A cet effet, M. Ahmim explique : «Au Parc national du Gouraya, par exemple, il y a une seule source d’eau importante. Il s’agit des Aiguades. Cette source est tellement sollicitée et utilisée tout le temps par l’homme que les singes magot n’ont pas accès à l’eau pour boire. 

Ces derniers attendent donc qu’il n’y ait plus personne pour aller boire, ou bien ils chapardent les bouteilles d’eau, et parfois, des citoyens leur donnent des bouteilles.» M. Ahmim recommande par ailleurs aux collectivités locales ainsi qu’à l’administration chargée de la protection du patrimoine vivant pensent à aider les animaux à avoir accès à l’eau en mettant à leur disposition des points d’eau. «Ce ne sont pas des investissements importants», rassure-t-il. Il suffit, selon lui, de construire des bassins et bien sûr les remplir d’eau quand ils sont vides. «Les retenues collinaires qui ont un rôle très important ne demandent pas de gros investissements et on n’en voit pas beaucoup», se désole M. Ahmim. 

Ce dernier appelle aussi le citoyen, qui a également un rôle à jouer dans la protection des animaux, et ce, via des gestes simples, pour aider cette faune qui se fragilise de plus en plus. Par ailleurs, le chercheur alerte  sur l’impact de la canicule sur les végétaux. Selon lui, «des dépérissements et des morts  sur pied de beaucoup d’arbres dans différentes régions du pays ont été constatés».

 Il faut savoir que les plantes et la photosynthèse ont une température optimum qui est d’environ 30 degrés. Lorsque ces température sont dépassées, la photosynthèse devient de moins en moins efficace jusqu’à finalement être quasiment réduite à zéro, autour de 40 degrés. Cela conduit à un arrêt de productivité. 

Toutefois, ce processus est réversible, autrement dit, si la température redescend, la photosynthèse se remet en place, si les températures tournent autour de 40 degrés. Au-delà de 43 degrés, le phénomène est irréversible, car il y a une destruction des feuilles.

Sofia Ouahib 
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