Une conférence nationale sur l’exploitation des ressources minières en Algérie a été organisée, hier, à l’université Abderrahmane Mira de Béjaïa, par le ministère de l’Energie et des Mines, conjointement avec le secteur de l’Enseignement supérieur.
Ainsi, l’occasion a été offerte aux universitaires et à des experts d’animer des ateliers autour de la thématique : «La raréfaction des ressources minières et positionnement de l’Algérie» et le «Rôle du gisement de zinc-plomb de Tala Hamza-Amizour (Béjaïa)». La conférence a servi à expliquer le process universel adopté dans l’exploitation des mines en Algérie (dispositions de sécurité mises en place et mesures prises pour protéger l’environnement) et l’impact résultant du développement d’un tel segment sur l’économie nationale.
Dans la perspective du lancement de la construction des infrastructures de la mine de zinc-plomb de Tala Hamza-Amizour et de sa mise en exploitation, les organisateurs ont tenu à éclairer et à rassurer, à travers cette activité scientifique, l’opinion publique, notamment la population locale, qui s’est montrée attentive quant à l’impact de cet investissement sur la biodiversité. L’investissement dans les ressources minières est inscrit comme une priorité nationale susceptible de participer à l’augmentation du niveau du PIB.
La mise en œuvre de ce genre de projet dans la région permettra aussi de renforcer les infrastructures de bases locales, comme les routes et les structures de transport, l’implantation d’une industrie locale, en sus des répercussions sociales avec la création de 780 postes d’emploi directs et d’environ 4000 postes de travail indirects. A cet effet, une importante délégation ministérielle a fait le déplacement depuis la capitale.
Elle est composée des ministres de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, de l’Environnement et des Energies renouvelables, Faiza Dahleb, et de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, et d’un représentant du ministre de l’Enseignement supérieur, ainsi que des cadres d’organisations liées à ces secteurs. Attendue sur l’aspect environnemental, la ministre du secteur, Faiza Dahleb, a déclaré que «la protection de l’environnement dans cette zone est une responsabilité qu’assumera entièrement le gouvernement». Etayant ses propos, la ministre a assuré que «tous les moyens matériels et humains sont d’ores et déjà mis en place pour garantir un contrôle rigoureux afin de réduire l’impact de cette activité minière sur l’environnement».
«Programme de contrôle»
Afin de permettre un bon suivi des activités du complexe, le gouvernement, a ajouté la ministre, «a mis en place un programme de contrôle et de suivi périodique pour évaluer continuellement la situation pendant l’exploitation de la mine».
Ce programme se base, a-t-elle expliqué, «sur le contrôle continu de la qualité de l’eau, de l’air et de la biodiversité, ainsi que la mise en place d’une commission d’inspection conduite par des agents relevant de nos services afin de s’assurer du respect, par la société d’exploitation, de tous ses engagements visant à préserver l’environnement de la mine». Aussi, ce dispositif de contrôle sera également renforcé par l’installation d’une commission mixte pour la sauvegarde de l’environnement dans cette zone, présidée par le wali.
L’oratrice a rappelé, par ailleurs, que dans son contrat, l’entreprise est tenue de fournir, dans le cadre de son organisme de surveillance et de contrôle, des rapports cycliques sur son éco-efficacité et de procéder à la réhabilitation et à la mise en l’état de cet espace à la fin de l’exploitation, c’est-à-dire dans 20 ans.
Pour sa part, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a d’emblée constaté : «L’activité minière en Algérie participe à un faible taux dans le produit intérieur brut national, contrairement aux autres pays, et ce, malgré le fait que le sous-sol algérien renferme d’importantes quantités de toutes sortes de minerais». Il a estimé que «la forte demande sur les produits miniers dans l’industrie de transformation a conduit à la rareté de certains minerais.
Mais aussi, a poussé plusieurs Etats, dont l’Algérie, à anticiper des solutions et des mesures urgentes pour parer au manque, notamment, dans le domaine de la prospection, la recherche et l’exploitation des mines, ce qui constitue un défit pour ces nombreux pays afin de satisfaire la demande interne et mondiale en la matière et de relancer la roue de la croissance économique».
C’est dans ce contexte-là que l’Algérie a procédé, dans le cadre de la relance du secteur minier, a-t-il dit, «à la révision de la loi sur les mines pour une organisation efficace de l’activité, l’actualisation de la carte minière nationale, la prospection de nouveaux gisements».
Aussi, a-t-il ajouté, ont été engagés «la modernisation des mines en cours d’exploitation pour optimiser leur rentabilité, la concrétisation des projets miniers structurant, comme celui de phosphate intégré de Bled El Hadba (Tébessa) et d’Oued El Kebir (El Tarf), de Tala Hamza-Amizour (Béjaïa), la mine de fer de Ghar Djebilat (Tindouf)», en plus de l’encouragement de l’investissement étranger dans le domaine des industries minières pour capter les nouvelles technologies, la formation de la ressource humaine, etc.