Il en existe 211 sur le territoire national : Cap sur les stations d’épuration

02/08/2023 mis à jour: 04:44
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En ces temps de sécheresse et de réchauffement climatique exacerbé, il est certainement opportun de réfléchir à des solutions concrètes pour assurer une sécurité hydrique pour notre pays.  

La multiplication des stations d’épuration des eaux usées (STEP) peut être l’une des solutions pour sortir du stress hydrique que l’Algérie subit ces dernières années de plein fouet. C’était, d’ailleurs,  l’une des thématiques abordées hier à l’Université des sciences et des technologies Houari Boumediene (Usthb), en coopération avec l’Institut national des études stratégiques globales (Inseg), en présence de plusieurs chercheurs et scientifiques qui travaillent sur cette question. 

Cela a été l’occasion, pour les responsables de l’Université de Bab Ezzouar, d’annoncer la réouverture d’une station d’épuration au sein du campus universitaire grâce aux efforts entrepris par ses enseignants chercheurs. 

Djamel-Eddine Akretche, recteur de l’Usthb, a ainsi précisé qu’une station d’épuration avait été construite dans les années 1980, mais qu’elle avait cessé de fonctionner en 1993 en raison de la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays, d’autant que le bâtiment se situe dans un coin isolé en marge du campus universitaire. 

Désireux de mener des recherches dans ce domaine, un groupe d’enseignants ont relevé le défi de faire fonctionner cette station. «Ils ont travaillé d’arrache-pied, nettoyant les lieux et procédant à sa réhabilitation», révèle le recteur, en émettant le vœu que cette station soit opérationnelle à partir du 25 avril 2024, à l’occasion de la célébration du cinquantenaire de l’Usthb. 

 «Il y a, bien évidemment, un côté pédagogique lié à la recherche universitaire, mais cela participe également d'une stratégie nationale pour assurer notre sécurité hydrique», glisse M. Akretche. C’est avec émotion que la professeure Nassiba Saba, la responsable de la Station d’épuration de l’Usthb, raconte la genèse de ce projet : «En 2020, dit-elle, nous étions 12 enseignants-chercheurs et voulions créer un laboratoire pour développer des activités de recherche autour du développement durable. 

Nous avons fait une demande pour avoir un local, mais dans la mesure où il n’y avait pas de locaux vacants, on nous a proposé de visiter une ancienne unité dont nous ne connaissions pas l’existence. Arrivés sur les lieux, nous étions stupéfaits, car nous ignorions l’existence d’une station d’épuration de cette taille là au sein de l’université. Même si cette unité était dans un état de dégradation avancée, notre détermination pour mener à bien ce projet était intacte. Et plusieurs entreprises – dont Sonatrach – nous ont aidés dans cette mission.» 
 

Boues d’épuration

Nora Ziani, directrice à l’Office national de l’assainissement (ONA), a ainsi expliqué que l’Algérie dispose de 211 stations d’épuration dont 71 stations à affinage naturel. En tout et pour tout, les capacités épuratoires peuvent atteindre 1 milliard de mètres cubes. Mais le volume épuré est de l’ordre de 480 millions de mètres cubes, soit un taux de 47%. «Ces stations d’épuration sont conçues pour protéger les barrages d’eau, la mer, les oueds, les nappes et les zones humides», soutient-elle. 

Il s’agit là d’un parc récent de stations d’épuration, datant du début des années 2000. «C’est là que l’Algérie s’est rendue compte qu’un retard avait été accumulé et que le métier de l’assainissement a été réhabilité par la création de l’Ona. Jusqu’alors, l’eau potable constituait la priorité de l’agenda étatique», relate-t-elle. Pour ce qui est du taux d’utilisation, il y a 7 stations qui fonctionnent en surcharge (elles reçoivent plus qu’elles ne traitent), tandis que 16 autres fonctionnent en deçà de leurs capacités (à savoir moins de 30%). 

Un programme d’épuration est actuellement en cours de réalisation, avec la construction prochaine de 15 nouvelles stations, 3 stations récemment mises en service et 7 projets en cours de lancement. «On aura ainsi un gain de 110 millions de mètres cubes», dit-elle. Le fait est qu’entre 2015 et 2020, en raison d’une politique de restriction budgétaire, des projets ont dû être gelés, mais des démarches ont été faites en vue de leur relance. L’ONA travaille notamment sur la remise en marche des stations à l’arrêt, la mise à niveau de celles qui fonctionnent en deçà de leur potentiel ainsi que sur le raccordement de ces stations aux agglomérations. Parmi les problèmes rencontrés, figure notamment celui des «boues d’épuration» dont les stations ne savent plus quoi faire.
Cela est d’autant plus dangereux qu’ils peuvent être la cause de contaminations ou d’incendies. 

La responsable de l’Ona se montre soucieuse, par ailleurs, des rejets industriels ne répondant pas aux normes indiquées dans la réglementation en vigueur et qui nécessiteraient un contrôle plus accru. 

Aussi est-il nécessaire de mettre en place un cadre organisationnel plus adapté, notamment  concernant le contrôle en amont et en aval du traitement des eaux usées. 
 

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