C’est dans une atmosphère électrique que s’est ouverte hier, au Centre international des conférences (CIC) (Alger), la session du comité central du Front de libération nationale (FLN). La dernière ligne droite avant la tenue du 11e congrès, un rendez-vous statutaire, attendu depuis près de trois ans, et qui se tiendra finalement les 11,12 et 13 novembre prochain.
La rencontre d’hier, à laquelle ont pris part 322 membres sur les 399 que compte le comité central, est un avant-goût de ce que seront les prochaines assises. Les absents sont, entre autres, ceux exclus du parti. Ainsi à l’entame des travaux de cette session qui s’est déroulée, sous haute surveillance, Abou El Fadhl Baâdji, l’actuel secrétaire général du FLN, a fixé l’ordre du jour et la composante du bureau qu’il a soumis au vote. Plus d’une vingtaine de participants ont voté contre et ont quitté la salle pour revenir et assister à la lecture des bilans moral et financier. Une fois la présentation terminée, Baâdji a soumis le bilan moral à l’approbation de la salle. Ce qu’ont contesté certains membres du comité central.
Cela a provoqué un brouhaha dans la salle des conférences suivi d’altercations entre le secrétaire général et les contestataires qui réclamaient un débat autour du bilan en question avant de passer au vote. Baâdji refuse et tente de calmer le jeu et de justifier ce refus, arguant que l’ordre du jour approuvé par la majorité ne fait nullement référence à un débat autour de ces questions. «Toutefois, nous pouvons, à la fin des travaux, ouvrir le débat et discuter de toutes les questions et que chacun exprime librement son point de vue», lance Baâdji à l’adresse des mécontents. Cet argument n’a pas convaincu les opposants à la démarche. Ils ont alors décidé de ne pas assister à la suite des travaux.
«Le FLN est la première force politique du pays»
Plus d’une quarantaine personnes ont quitté la salle des conférences. Les travaux se sont poursuivis avec la lecture et le vote de cinq autres documents, entre autres, les statuts du parti, le règlement intérieur et le programme. Dans un discours prononcé, lors de sa présidence des travaux de cette manifestation ordinaire, le premier responsable de l’ex-parti unique a dressé «le bilan de son action» et a énuméré «les chantiers qu’il a menés à bon terme depuis son ascension au poste de secrétaire général dont sa participation à toutes les échéances».
Il a rappelé que le FLN est la première force politique dans le pays et en veut pour preuve les 8732 élus locaux, dont 1400 nouveaux jeunes. Il citera également les 63 présidents d’APC affiliés au parti. Pour Baâdji, le FLN occuperait 33% des sièges dans les assemblées avec notamment 98 députés et 25 sénateurs. Il est revenu sur les militants exclus. «La commission disciplinaire a eu à traiter 92 dossiers avec l’exclusion de 33 membres du comité central dont ceux qui se sont présentés sur des listes autres que le FLN, 9 membres qui ont envahi le siège du parti et enfin ceux exclus pour non-respect des statuts du parti», se défend le SG du FLN.
A propos du 11e congrès, il sera, selon Baâdji, une étape «pour la cohésion et l’unification des rangs du parti». Pour rappel, le 11e congrès de l’ex-parti devait se tenir à la fin de l’année 2022. Dans un premier temps, il était question de le faire coïncider avec la date du 1er Novembre, avant que sa tenue ne soit différée.
D’autres échéances ont été avancées par la suite sans qu’elles ne soient respectées. Finalement, après près d’une année de tergiversations, la date du 11e congrès est enfin fixée. Le dernier congrès organisé par le FLN, le dixième, remonte à 2015. Reste aujourd’hui à savoir si Abou El Fadhl Baâdji qui ne fait pas le consensus au sein du parti au pouvoir sera candidat à sa propre succession.