Le Front de Libération nationale (FLN) a finalement réussi à tenir son 11e congrès sans faute, mais parviendra-t-il à tourner la page de près de cinq ans de fronde, de désunion et de tiraillements internes ?
Est-ce une nouvelle ère qui commence pour le vieux front du pouvoir, avec le plébiscite ce lundi, à l'unanimité des membres du comité central, de Abdelkrim Benmbarek au poste de secrétaire général pour un mandat de 5 ans ? Unique candidat à la succession de Abou El Fadhl Baadji, Benmbarek a eu les faveurs de 339 membres sur les 351 qui composent le comité central, instance souveraine entre deux congrès. Ayant fait toutes ses classes dans les structures du FLN, puisqu'il était député, mouhafadh et élu de l'APW d'Alger, la base militante compte sur Benmbarek pour «redresser» la situation et corriger «les injustices».
Selon nos sources, le nouveau parton de l'ex-parti unique va, comme première démarche, dissoudre toutes les commissions, notamment celle de discipline, afin d'en élire d'autres. Ce qui sous-entend l'annulation de toutes les décisions prises par cette dernière contre des militants et cadres exclus du parti.
Le comité central se réunira prochainement pour élire le bureau politique et procéder à la répartition des commissions. «Nous allons également aborder les exclusions opérées par l'ex-SG du parti. Le nouveau leader du FLN a subi, lui-même, des injustices. A ce titre, il va rétablir dans leurs droits les cadres radiés et annulera probablement toutes les plaintes portées devant la justice à l'égard des militants du FLN. Benmbarek tend sa main à tous les enfants du parti», révèle un membre du comité central.
«Le FLN n’est pas qu’une simple association»
Ce lundi, dans sa première déclaration juste après son plébiscite, le nouveau SG a insisté sur la nécessité d'ouvrir une nouvelle page et de surmonter «les conflits» au sein du parti, affirmant que le FLN est plus grand «qu'une simple association politique» et les défis d'aujourd'hui imposent, selon lui, la cohésion et l'entente dans ses rangs.
Benmbarek, qui appelle à l'unification et l'implication de toutes les énergies, qualifie le 11e congrès de «grand succès» et se dit conscient du poids et de la lourde responsabilité qui l'attend au vu des défis actuels et futurs.
Tout en remerciant les membres du comité central pour la confiance placée en sa personne, Benmbarek a mis en relief le fait que les assisses du congrès du FLN «sont intervenues dans un contexte où l'Algérie a réalisé des avancées notables dans le cadre de la mise en œuvre du processus de réformes, dont les plus en vue ont porté sur la révision de la Constitution ainsi que les efforts consentis pour la lutte contre la corruption».
Dans ce sillage, il a réaffirmé le soutien de sa formation au programme du président de la République, étant convaincu que «les hautes autorités politiques ont la clairvoyance et la vision nécessaires pour relancer le développement». Benmbarek est persuadé que le FLN à la capacité de retrouver la place qui est la sienne sur la scène politique, se disant prêt à développer sa formation et à œuvrer à répandre la culture de réconciliation.
Le nouveau SG du FLN a dénoncé, par ailleurs, les massacres collectifs qu'exécute l'entité sioniste sur la population de Ghaza, au vu et au su, dit-il, des organisations internationales qui se confinent dans un silence assourdissant.
«Le FLN, qui est fidèle à la Déclaration de Novembre 1954, demeure aussi attaché aux principes immuables de la diplomatie algérienne, à savoir la défense des causes justes, à leur tête les causes palestinienne et sahraouie, le respect de la souveraineté des Etats et le refus d'ingérence», a-t-il tranché.