Il a présenté, hier, les grandes lignes de son initiative : Le FFS appelle à bâtir un front patriotique

03/09/2023 mis à jour: 03:31
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Photo : D. R.

L’initiative de dialogue national lancée par le FFS «se veut consensuelle et constructive. Elle n’est dirigée contre aucune partie. Elle ne vise pas non plus à entrer concurrence avec d’autres initiatives», a affirmé le premier secrétaire Youcef Aouchiche.

Le Front des forces socialiste (FFS)  a dévoilé, hier à Alger, les grandes lignes de son initiative de dialogue national en direction de la classe politique dont les conclusions seront soumises au président de la République, Abdelmadjid Tebboune.

«C’est conscient des risques et de la nécessité impérieuse de surmonter les difficultés et fragilités du pays que le FFS a décidé d’entreprendre une initiative en direction des forces politiques respectueuses du cadre constitutionnel et des lois de la République», a expliqué Youcef Aouchiche, premier secrétaire du FFS,  dans une déclaration liminaire, lue à l’ouverture d’une conférence de presse, organisée au siège du parti à Alger. M. Aouchiche a motivé sa décision de lancer son initiative de dialogue national, baptisée «Pacte historique pour le parachèvement du projet national», par une conjoncture de plus en plus défavorable à l’exercice politique.

«La situation de gel politique imposé par une série de dispositions juridiques contraires aux principes de l’Etat de droit favorise un climat de défiance et nourrit le défaitisme, la résignation et la démission. Comment dans ces conditions s’opposer efficacement aux stratégies de déstabilisation internes et externes qui visent à briser le lien entre le peuple algérien et les institutions de l’Etat ? La stabilité et la sécurité nationale requièrent plus que jamais le raffermissement du lien national et la mise à contribution effective de l’ensemble de nos élites, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays», a relevé le premier responsable du parti.

«Marginaliser les partis ou chercher à leur substituer une hypothétique ‘‘société civile’’, c’est encourager le désengagement politique de nos concitoyens et rendre notre société perméable à toutes les formes de manipulation.  La neutralisation de tous les canaux d’expression politique risque de creuser un fossé entre le peuple et ses dirigeants et renforcer les capacités de nuisance des extrémismes de tout bord», a-t-il mis en garde.

Cette initiative, qui s’inscrit, conformément à la résolution politique du 6e congrès du parti, «s’adresse à toutes les forces politiques à la fois engagées dans la défense de l’Etat de droit, des libertés, de la justice sociale et intransigeants quand il s’agit de s’opposer fermement aux velléités, internes ou externes, de porter atteinte, sous quelques prétextes que ce soit, à l’intégrité et l’unité du pays, à l’Etat et à ses institutions», a-t-il expliqué. 

Elle vise, selon lui, «à transcender - sans les nier - les clivages idéologiques et s’inscrit au-delà des échéances électorales. Chaque parti, dont le nôtre, étant libre de sa position et de son agenda électoral». «Elle se veut consensuelle et constructive. Elle n’est dirigée contre aucune partie. Elle ne vise pas non plus à entrer concurrence avec d’autres initiatives. A ce propos, nous tenons à saluer tous les efforts entrepris dans le sens du renforcement du lien national et la promotion du dialogue pour immuniser le pays, mais nous considérons aussi qu’un véritable consensus national ne peut se construire qu’avec l’adhésion des Algériennes et des Algériens en libérant les espaces politiques et médiatiques», a relevé le  premier secrétaire du plus vieux parti d’opposition.

Renforcer l’état national

En dernier lieu, cette initiative a pour «objectif de réhabiliter le politique et la politique et libérer une dynamique qui renforcera l’Etat national en créant un climat apaisé et en réunissant les conditions nécessaires à l’engagement politique de nos concitoyens», a ajouté le conférencier. Dans ce cadre, le parti va «engager des discussions approfondies avec l’ensemble des partis politiques autour des problématiques cruciales qui engagent l’avenir de la nation».

Il s’agit de «comment construire et renforcer le front patriotique pour neutraliser toutes les menaces qui ciblent l’Etat national, l’unité et la souveraineté du pays» et «comment concilier protection contre toutes les formes de subversion, de division et d’ingérence dans les affaires de notre pays et la nécessité de respecter le pluralisme politique, les libertés fondamentales et les droits de l’homme», a détaillé le conférencier.

Les problématiques qui seront abordées lors des consultations concerneront aussi les «réformes politiques à initier pour consacrer l’Etat de droit, renforcer la légitimité des institutions élues tant au niveau national que local et favoriser une réelle démocratie représentative et participative», selon lui.  «Ces axes de discussion restent des propositions et ne sont aucunement exclusifs. A l’issue de ces consultations, nous allons, sur la base d’une synthèse des discussions, proposer un document consensuel à l’ensemble des partenaires politiques. Une fois le document approuvé, il sera soumis collectivement au président de la République», a encore fait savoir le premier secrétaire du parti.

Ce dernier a exprimé son souhait que «les autorités prennent conscience de la complexité de la situation et engagent, dans l’urgence, les réformes nécessaires».  Le parti n’a pas fixé de calendrier quant à la mise en œuvre de cette initiative. Par ailleurs, interrogé sur le refus de son parti de se joindre à l’initiative politique lancée par le parti islamiste du mouvement El Bina, Youcef Aouchiche a expliqué que le FFS refusait de cautionner la «politique spectacle».

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