La compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach prévoit de réaliser son premier forage de pétrole en offshore en 2023, a indiqué dimanche 9 janvier le vice-président responsable de la stratégie, de la planification et de l'économie à Sonatrach, Rachid Zerdani.
Intervenant sur les ondes de chaine III de la Radio algérienne, M. Zerdani a précisé que ce premier forage permettra de mettre en évidence le potentiel identifié sur les périmètres sur lesquels Sonatrach opère avec des partenaires.
Il s'agit, selon le responsable, de deux périmètres, l'un situé à l'Est et le second identifié dans le bassin Ouest du pays. Le responsable a mis en exergue, par ailleurs, l'importance stratégique des investissements de Sonatrach dans l'aval pétrolier, expliquant que si la compagnie continuait d'exporter les hydrocarbures à l'état brut, elle "dépendra systématiquement des prix appliqués sur le marché".
Il préconisera, ainsi, de réduire "la vulnérabilité" de l'Algérie aux fluctuations des prix en "transformant les produits bruts" pour "capter plus valeur" après les avoir transformés.
Cette stratégie vise "d'abord" à satisfaire les besoins du marché local, notamment en matière de carburant à travers les projets de la nouvelle raffinerie de Hassi Messaoud et de la station de craquage de fuel de Skikda.
En outre, M. Zerdani a indiqué que la Sonatrach "est en phase de lancer" deux projets sur fonds propres, le premier pour la production du Méthyl Tert-Butyl Ether (MTBE) à Arzew et un autre pour la production de lignes alcynes-benzène.
Il citera, également, le projet initié par la compagnie publique avec Total pour la production de propylène, ou encore le projet avec le turc Renaissance pour la production, en Turquie, de ce même produit.
Le responsable de Sonatrach, évoquera, aussi, des discussions "très avancées" pour un projet "de taille mondiale" pour la production des plastiques. Pour l'année 2021, l'Algérie a pu diminuer sensiblement sa facture d'importation des carburants importés à la faveur des projets d'extension et de modernisation de ses raffineries.
Sonatrach a importé pour 300 millions de dollars, principalement du MTBE, un produit "nécessaire" pour la production des essences, et qui "ne sera plus importé" dès la mise en service du complexe d'Arzew, note M. Zerdani.
Ainsi, l'Algérie a réussi à économiser "plus de 1,5 milliards de dollars" d'importation au cours de l'exercice écoulé, vu que la valeur des importations se situait à près de 2 milliards de dollars/an.
S'agissant de la raffinerie d'Augusta en Italie, M. Zerdani a souligné que les résultats enregistré par cette infrastructure, qui est "un actif qui appartient à 100% au groupe Sonatrach", depuis son acquisition en 2019, "n'étaient pas conformes aux attentes pour les deux premières années d'exploitation (2019-2020)".
Le responsable a justifié cela par des travaux de maintenance "prolongés de 2 mois à 5 mois" et réalisés en 2019 qui ont fait que la raffinerie n'ait fonctionné que pratiquement la moitié de l'année.
Alors qu'en 2020, les résultats de cette raffinerie ont été "impactés par la crise" au même titre que toutes les raffineries en Europe, a-t-il expliqué.
Pour l'année 2021, les résultats de cette raffinerie sont "positifs" et "conformes aux objectifs", ce qui lui a permis de "payer une partie de ses dettes", a déclaré M. Zerdani soulignant que cette raffinerie offre à Sonatrach des "opportunités de commercialisation et de trading" en Europe "très intéressantes".
Du coup, Sonatrach espère récupérer ses investissements "à moyen terme", a-t-il ajouté.