L’OPEP et ses alliés se réunissent aujourd’hui dans le cadre de leurs réunions mensuelles, pour examiner leur stratégie de production, et décider des quotas des pays membres, pour le mois de mai.
Malgré les pressions incessantes des pays occidentaux, menés par les Etats Unis, en vue d’amener les pays producteurs à augmenter de manière conséquente leur production, en vue de faire reculer le prix, d’une part, et de se démarquer, d’autre part, de la Russie, voire de l’isoler au sein de l’Alliance, suite à la crise ukrainienne, l’Opep+ a jusqu’à présent opposé une fin de non recevoir.
Ses membres influents de la région du golfe ont ainsi repoussé, cette semaine, les appels pour combler le déficit d’approvisionnement laissé par la chute des exportations de pétrole de la Russie, membre de la coalition.
Le groupe de vingt-trois pays producteurs devraient, sauf revirement de dernière minute, ratifier les plans d’une autre augmentation prévue de 432 000 barils par jour en mai, lors de sa réunion prévue par visioconférence aujourd’hui. Plusieurs délégués de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), et de ses partenaires prédisent, selon Bloomberg, en privé ce résultat, et les commentaires publics des principaux pays vont dans le même sens.
A quelques jours de la réunion, les ministres émirati et saoudien en charge des secteurs de l’énergie de leurs pays ont signifié leur refus de mêler les questions politiques en liaison avec l’Ukraine, à leur ordre du jour, rejetant les appels américains dans ce sens.
Ils ont aussi clairement montré leur réticence à pomper plus de pétrole, estimant qu’il n’y a pas de pénurie sur les marchés mondiaux, et qu’ils se devaient d’agir en fonction des fondamentaux du marché et non en fonction des facteurs géostratégiques et politiques. «La Russie est un membre important et l’OPEP+ doit rester détachée de la politique» a déclaré, lundi, le ministre de l’Energie des Emirats arabes unis, Suhail Al-Mazrouei, lors d’une conférence sur l’énergie, à Dubaï.
Alors que les prix du pétrole se maintiennent au-dessus de 100 dollars le baril, les principaux importateurs exhortent les pays de l’OPEP+ disposant de capacités de production inutilisées à ouvrir les robinets plus rapidement, mais les principaux membres du groupe sont jusqu’à présent restés impassibles. «Nous n’ajouterons pas de pétrole si le marché est équilibré, et qu’il dispose des ressources nécessaires», a déclaré Al-Mazrouei.
«Les principaux consommateurs comme les Etats-Unis devraient faire confiance au jugement du groupe sur la meilleure façon de gérer le marché», a-t-il ajouté. Lors de leur 24e réunion ministérielle, tenue le 4 mars dernier, les représentants des pays membres de l’alliance OPEP+ ont décidé de s’en tenir à leur plan de production mis en œuvre en avril 2020 et entériné lors des réunions ultérieures.
L’Opep+ a ainsi décidé de «confirmer le plan d’ajustement de la production et le mécanisme d’ajustement de la production mensuelle approuvés lors de la 19e réunion ministérielle OPEP et non-OPEP et la décision d’ajuster à la hausse la production globale mensuelle de 400 000 barils par jour durant le mois de février 2022».
L’Opep+ a rappelé qu’elle appuyait sa décision sur «les fondamentaux actuels du marché» pétrolier et «le consensus au sein de l’alliance sur ses perspectives».
L’OPEP+, qui regroupe les producteurs de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés menés la Russie, relève son objectif de production, chaque mois depuis le mois août 2021, de 400 000 barils par jour.
Alors que la demande et les prix se remettent de leur effondrement induit par la pandémie, l’Opep+ annule les réductions de production record de 10 millions de barils par jour, convenues en mars 2020, pour contrer les effets sur la demande, de la pandémie, soit environ 10 % de la production mondiale de pétrole.