Les cours du pétrole ont entamé la semaine de cotation en forte instabilité. Après avoir augmenté à l’ouverture de la première séance de la semaine, les prix ont nettement chuté hier, en dépit des réductions volontaires équivalentes à plus de 2 millions de barils jour, annoncées par plusieurs pays membres de l’alliance Opep+, dans le sillage de la réunion tenue en mode virtuel jeudi.
Les prix du pétrole baissent également en dépit des facteurs géopolitiques, dont notamment la reprise les frappes israéliennes à Ghaza et les attaques de drones et de missiles contre des navires israéliens dans sud de la mer Rouge, revendiquées par le groupe houthi du Yémen.
Les menaces pesant sur le transport maritime dans la mer Rouge et dans la région de Bab El Mandeb – un point de passage majeur pour le pétrole brut et les produits pétroliers expédiés à l’échelle mondiale – se sont intensifiées à la suite des frappes menées par Israël à Ghaza.
Les militants houthis ont été accusés de cibler à plusieurs reprises les transports maritimes dans la région avec des drones, faisant ainsi grimper les primes de risque du pétrole brut. Le marché prend en compte également l’effet en cascade du ralentissement de l’activité économique chinoise sur d’autres économies asiatiques, ce qui fait peser des risques sur la demande.
Les contrats à terme sur le brut Brent ont glissé sous les 78 dollars le baril en cours de matinée, tandis que les contrats à terme sur le brut américain West Texas Intermediate (WTI) se négociaient sous les 73 dollars le baril.
Les prix du pétrole avaient déjà chuté de plus de 2% la semaine dernière, dans un contexte de scepticisme des investisseurs face à la nature des réductions annoncées par des pays membres de l’alliance Opep+. Les coupes n’ont pas été prises en charge dans le cadre des décisions consensuelles adoptées par l’Organisation et ses alliés, ce qui laisse planer un doute sur la cohésion du groupe et le respect des réductions.
Les prix du pétrole ont ainsi commencé à reculer jeudi après-midi, juste après la réunion de l’Opep+, lorsqu’il est devenu clair que les membres de l’OPEP+ n’appliqueraient que des réductions volontaires à partir de 2024, et que ces réductions seraient annoncées uniquement par chaque pays membre et non par le groupe dans son ensemble.
Il est à rappeler qu’en plus des extensions de réduction de l’Arabie Saoudite et de la Russie, les réductions volontaires supplémentaires, qui commenceront en janvier et se poursuivront jusqu’à fin mars 2024, s’élèvent à 684 000 b/j. Elles sont proposées par l’Algérie (51 000 b/j), le Kazakhstan (82 000 b/j), Oman (42 000 b/j), l’Irak ( 211 000 b/j), le Koweït (135 000 b/j) et les Emirats arabes unis (163 000 b/j).
L’Arabie Saoudite a accepté de prolonger sa réduction de production d’un million de b/j, et la Russie accentuera les réductions volontaires des exportations de pétrole de 300 000 b/j tout en reconduisant les réductions volontaires de production existantes de 500 000 b/j. Au total, les réductions volontaires pour le premier trimestre s’élèvent à 2,184 millions de b/j.