Le PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, a souligné, hier, que son groupe espérait que les prix du pétrole et du gaz «resteraient élevés» sur le marché mondial, afin de permettre à Sonatrach de réaliser, dans de bonnes conditions, ses objectifs, et de mener à bien les projets et investissements en cours «en matière d’exploration de production et de liquéfaction».
Sonatrach a réalisé un chiffre d’affaires à l’export de 21 milliards de dollars durant les cinq premiers mois de l’année en cours, selon un bilan partiel présenté hier par le groupe énergétique national, lors d’une conférence organisée au siège de la direction générale.
Sonatrach table, en outre, «sur une exportation de 92 à 93 millions de tonnes équivalents pétrole (tep) durant l’année 2023 et une production primaire de 200 millions de tep, tous produits confondus, soit pétrole, gaz, condensat et GPL», a indiqué le PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, lors de la conférence de presse organisée en marge de la présentation du bilan. Il soulignera que son groupe consacrera 30 millions de dollars à l’effort d’exploration et de production ainsi que «le maintien de la production» des anciens puits et installations.
En 2022, Sonatrach avait réalisé, selon la même source, une production primaire de 189,6 millions de tep et un chiffre d’affaires à l’export de 60 milliards de dollars, pour un volume exporté de 91,6 millions de tep, contre des ventes de 66,7 millions de tep réalisées sur le marché national. Toufik Hakkar a par ailleurs souligné, hier, que son groupe espérait que les prix du pétrole et du gaz «resteraient élevés» sur le marché mondial, afin de permettre à Sonatrach de réaliser, dans de bonnes conditions, ses objectifs, et de mener à bien les projets et investissements en cours «en matière d’exploration de production et de liquéfaction».
Lors de la présentation préliminaire du bilan partiel, Boutaleb Mohamed Rochdi, directeur gestion de la performance/SPE à Sonatrach, a indiqué que le groupe énergétique national a totalisé une production primaire d’hydrocarbures de 80 millions de tep à fin mai 2023, en hausse de 2% par rapport aux réalisations à fin mai 2022 (79 millions). La production commercialisée à fin mai 2023 a atteint 68 millions de tonnes équivalents pétrole, dont 38 millions de tonnes destinées à l’export, soit une hausse de 2% par rapport à la même période de l’année dernière.
Durant les cinq premiers mois de 2022, Sonatrach avait réalisé 67 millions de tep de ventes dont 37 millions de tep dédiées à l’export, a souligné le même responsable. Ce dernier a également mis en avant l’exportation de 170 000 tonnes d’essence durant les cinq premiers mois de 2023, indiquant ce qui a permis de satisfaire «la totalité de la demande du marché national en matière de carburants, sans recours aux importations pour la troisième année consécutive, hormis le Mtep et l’Ethylène» importés en 2023.
Gaz : «l’Algérie a besoin de visibilité à moyen et long terme»
Le groupe Sonatrach a achevé la renégociation de neuf contrats à long terme, conclus avec les partenaires étrangers, a souligné le PDG de Sonatrach, qui a mis l’accent sur la cadence effrénée des renégociations menées avec succès par l’équipe commerciale du groupe, durant une année et demie. Hakkar indiquera qu’il reste deux contrats en cours de renégociation en relation avec le volet prix de vente de gaz.
Il est à savoir que Sonatrach est notamment en discussion avec l’espagnol Naturgy autour du volet prix des contrats liant l’Algérie et l’Espagne. A ce propos, il soulignera que l’Algérie honore ses engagements avec l’Espagne quelles que soient les conditions, tout en précisant que «les quantités exportées sont celles que permet la capacité du gazoduc Medgaz, qui assure également les exportations vers le Portugal».
Le développement des capacités gazières de l’Algérie – qui a été très sollicitée en 2022 pour des livraisons supplémentaires, notamment par les pays européens en conflit avec la Russie – exige des investissements conséquents, a indiqué le PDG du groupe. «Sonatrach ne peut pas supporter seule le risque. Nous demandons aux partenaires qui souhaitent plus de gaz de participer à l’effort d’investissement et de partager le risque», a ajouté Toufik Hakkar, qui a mis en relief la forte implication du groupe italien ENI dans ce sens.
Sonatrach a besoin par ailleurs d’«une visibilité à moyen et long terme sur le marché gazier (à travers la relation contractuelle), indépendamment des niveaux des prix qui peuvent être très fluctuants», a poursuivit le PDG de Sonatrach, qui a retracé les niveaux très bas du gaz en 2020 et les records atteints en 2022. Un pic qui s’inverse à nouveau en 2023, au vu des conditions climatiques notamment. A propos du plafonnement des prix du gaz en discussions en Europe, Toufik Hakkar a indiqué que «l’Algérie n’est pas concernée par ce débat».
Premiers résultats de la nouvelle loi sur les hydrocarbures
Sonatrach a signé, selon le bilan partiel arrêté à fin mai 2023, plusieurs contrats d’exploration et de production, dont notamment le 4e contrat sous l’égide de la nouvelle loi relative aux hydrocarbures (19-13) avec Pertamina et Repsol sur le périmètre contractuel de Menzel Ledjmat Nord.
Le groupe Sonatrach a procédé également à la signature de deux accords stratégiques avec le groupe italien ENI, portant sur l’augmentation des approvisionnements en gaz et la réduction des émissions. Un protocole d’accord pour le renforcement de la coopération avec la société brésilienne WEG S. A., ainsi qu’un mémorandum d’entente avec la société chinoise CC7 portant sur l’élaboration des études de faisabilité d’un complexe pétrochimique de vapocraquage de charge mixte ont été également signés.
La compagnie nationale des hydrocarbures a également paraphé un protocole d’accord avec la société nationale ougandaise du pétrole pour renforcer la coopération dans le domaine des hydrocarbures, et un contrat avec le groupe Wanhua Chemical pour l’approvisionnement en GPL.
En matière de réception et de mise en service des projets durant la même période, le bilan présenté hier cite le gisement gazier du sud-ouest de Hassi Tidjerane, Tinerkouk et Hassi Ba Hamou. Pour ce qui est du lancement de projets, le bilan évoque notamment le projet de transport par canalisation consistant en la réhabilitation CNDG et CDHL ainsi que et le complexe pétrochimique PDH/PP Arzew.