À l’occasion de la célébration du 61e anniversaire de l’Indépendance, les autorités locales ont choisi, entre autres baptisations, de nommer une structure de santé, sise Sid Ali Labhar, à l’est de la ville de Béjaïa, au nom du valeureux chahid Abdelkader Bouaiche.
Ce geste d’hommage à cet officier de l’armée de Libération nationale, intervenant 60 ans après sa mort, s’inscrit dans le cadre de la reconnaissance de l’Algérie indépendante aux sacrifices des martyrs qui ont fait l’histoire de la résistance du mouvement national lors de la glorieuse guerre d’Algérie.
Selon le frère du maquisard, «Abdelkader était l’un des premiers officiers de l’ALN à Timezrit. Il a enrôlé de nombreuses personnes pouvant porter une arme pour se battre pour l’indépendance de l’Algérie». Né en mars 1932, Si Abdelkader u Kabiw, c’est son nom de guerre, a rejoint les rangs de l’armée de Libération nationale très jeune. En 1958, ses supérieurs, lui reconnaissant son sens de responsabilité et son courage, le propulsent au grade de lieutenant, lui destinant de nouvelles missions.
Survivant aux affres de la lutte armée jusqu’en 1961, à un an seulement du cessez-le-feu en Algérie, il a été tué par une balle perdue, suite à un incident survenu dans le maquis, alors qu’il était en compagnie de ses camarades de lutte, dans la région de la Soummam, précise son frère. Les activités militantes et révolutionnaires du lieutenant Abdelkader Bouaiche ont poussé les militaires de la France coloniale à cerner plusieurs fois les villages de Timezrit, à la recherche des maquisards, non sans commettre des atrocités et de graves exactions contre les habitants. La maison familiale, après avoir été incendiée en 1957 par l’armée coloniale, les membres de la famille du chahid ont été contraints de quitter la Kabylie pour se rendre chez des cousins à Madania, à Alger.
Persécutée, elle s’établira enfin dans un autre quartier de la capitale, Belcourt. L’acharnement de l’occupant sur cette famille, qui a donné pas moins de 11 chahids a également touché le père d’Abdelkader, «qui a été détenu au moins deux fois, à cause de l’engagement de son fils et du soutien qu’apporte le géniteur à la Révolution. Ça lui a valu plusieurs arrestations et des détentions à la maison d’arrêt à Béjaïa en 59 et un an auparavant à Alger», raconte son fils.