Il y a soixante ans jour pour jour, Alfred Locussol, directeur-adjoint des services de l’Enregistrement à Alençon, était mortellement blessé à son domicile par un tandem criminel composé de Paul Stephani et Robert Artaud, deux tueurs à gages de l’OAS : le colonel félon Jean Gardes verra dans cette action un glorieux fait d’armes et regrettera que ses auteurs aient été arrêtés.
Le seul tort de ce premier fonctionnaire de l’État français assassiné par l’OAS sur le territoire métropolitain était d’avoir milité pour une Algérie libre et pacifiée : il y était né en 1904 avant de recevoir une mutation pour le chef-lieu du département de l’Orne en 1956.
Conformément à un rituel désormais bien installé, les vœux de l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS (ANPROMEVO) seront prononcés dans le cadre de l’hommage à sa mémoire prévu samedi prochain (8 janvier) à partir de 11h00, sur le parvis de la gare SNCF, autour de la stèle qui lui est dédiée.
À tort ou à raison, l’ANPROMEVO a fondé sur cette année 2022 l’espoir d’une reconnaissance officielle de ces victimes de la guerre d’Algérie dont elle honore le souvenir depuis plus de quinze ans : elle fera de ce premier acte commémoratif de l’année du soixantenaire de la fin de la guerre d’Algérie une étape porteuse de sens, prolongée un mois plus tard, à Paris, par la célébration de la mémoire des victimes de la répression meurtrière, au Métro Charonne, de la manifestation du 8 février 1962 pour la paix en Algérie et la mise hors d’état de nuire de l’OAS.
Jean-François Gavoury, président de l’ANPROMEVO