La plateforme numérique Narakom, présentée hier devant la presse, servira à informer sur des dossiers de corruption dans un cadre fiable, sécurisé et assurant la confidentialité des documents, grâce à une inscription avec mot de passe.
Attendu depuis le mois de juin dernier, l’événement est considéré comme une étape importante dans la stratégie de prévention et de lutte contre le fléau de la corruption en Algérie.
Hier, lors d’une cérémonie officielle organisée au siège de la wilaya d’Alger et diffusée par visioconférence dans les 58 wilayas du pays, le réseau algérien pour la transparence Narakom a vu la signature de son acte de naissance en présence de Salima Mestrati, présidente de la Haute Autorité de la transparence, de la prévention et de lutte contre la corruption (HATPLC), le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Brahim Merad, le président de l’Observatoire national de la société civile, Nouredine Benbraham, et des invités, dont le ministre de la Jeunesse et des Sports, des sénateurs et des députés.
Les trois parties sont les acteurs principaux dans le lancement de la plateforme numérique Narakom, la première du genre en Algérie, fruit d’un travail de longue haleine, ayant mobilisé des compétences algériennes. «Je tiens à remercier le ministère de l’Intérieur pour sa précieuse collaboration, en mobilisant les moyens nécessaires, avec la mise en place d’un réseau interactif et l’unification de ses activités dans la lutte contre la corruption, ce qui nous permet d’annoncer aujourd’hui le lancement officiel du réseau algérien Narakom», a déclaré Salima Mestrati.
La présidente de la HATPLC a rappelé que cette action est une étape dans le renforcement des efforts consentis pour atteindre l’objectif tracé. «Nous remercions les walis qui ont contribué à cet événement à travers la participation de 150 représentants de chaque wilaya, dans les 58 wilayas du pays, présentes avec nous grâce aux réseaux locaux ; cette lutte est l’affaire de tous, sachant que la corruption menace sérieusement la sécurité de l’Etat, ses frontières géographiques et son économie ; la lutte contre ce fléau est certes la responsabilité de l’Etat par les dispositifs de prévention et de répression, mais c’est une opération globale nécessitant l’association des efforts de toutes les couches de la société», a-t-elle insisté.
Répondre aux aspirations des citoyens
Il est clair aussi que la mise en place de ce réseau algérien pour la transparence à travers le lancement de la plateforme numérique Narakom vise avant tout à répondre aux aspirations des citoyens, dont il faut gagner la confiance pour faire aboutir ce processus, ayant mis beaucoup de temps à être installé. Cette confiance est très importante, car les défis et les paris son énormes et il n’est pas aussi facile d’éradiquer un fléau qui a gangrené durant des décennies les structures de l’Etat et a touché au fond l’administration et les entreprises publiques.
Mais pour en arriver à cette étape, il a fallu un long travail de proximité grâce aux rencontres organisées durant toute l’année dans les régions, avec la forte implication et la responsabilisation de la société civile, dont le principal rôle est de servir de relai entre le HATPLC, les institutions de l’Etat d’une part, et les citoyens d’autre part.
Une grande importance est accordée aux associations, considérées comme des acteurs actifs, dont la mission sera de sensibiliser sur la portée du réseau algérien de transparence Narakom, mais surtout de vulgariser l’utilisation de la plateforme numérique.
Cette dernière, qui renferme également des forums de discussion et d’échange d’expériences, servira pour informer sur des dossiers de corruption à différents niveaux dans un cadre fiable, sûr, sécurisé et garantissant la confidentialité des informations, des témoignages et des documents adressés, en assurant une inscription avec un mot de passe, selon les explications fournies hier lors de la journée du lancement officiel de cette plateforme, où les usagers trouveront les conditions d’inscription.
Cela peut concerner aussi bien les associations, les cadres gestionnaires, les universitaires, les journalistes et les simples citoyens. « Il s’agit d’une expérience pionnière en Algérie, d’une importance primordiale dans l’accompagnement du dispositif anticorruption ; son rôle se limite à la sensibilisation, l’information, la formation et la diffusion d’une culture de rejet de la corruption en faisant connaître les problèmes et les crimes liés à ce fléau», avait déjà souligné Mme Mestrati lors d’une précédente rencontre régionale.
Pour rappel, la mise en place de ce réseau intervient en application des dispositions de l’article 4, alinéa 05 de la loi n°22-08 du 5 mai 2022, qui prévoit le développement d’un réseau interactif, visant à impliquer la société civile et à fédérer et promouvoir ses activités dans le domaine de la transparence, de la prévention et de la lutte contre la corruption.