Le désordre s'est emparé d'Haïti. Des détenus se sont échappés du pénitencier national de Port-au-Prince après l'attaque de gangs armés samedi soir contre la principale prison haïtienne, ont indiqué l'ambassade de France à Haïti et la presse locale.
Dans un communiqué, l'ambassade de France dans la capitale haïtienne a déclaré : «Ce samedi soir, des bandits ont pris d'assaut le pénitencier national de Port-au-Prince et ont permis l'évasion d'un certain nombre de détenus». Elle a appelé à la prudence et à éviter les déplacements. Le Syndicat de la police nationale d'Haïti (SNPH_17) a lancé un appel aux policiers et militaires disposant de véhicules, d'armes et de munitions à se rendre en renfort à la prison, selon un message en créole.
Parmi les détenus libérés par les gangs armés, on compte «d'importants membres de gangs très puissants», rapporte la Gazette d'Haïti. La prison, située à quelques centaines de mètres du palais national, abritait plusieurs prisonniers de droit commun, des chefs de gangs notoires et des personnes inculpées dans l'assassinat du président Jovenel Moïse, selon le Nouvelliste, qui n'a pas de détails sur le nombre ou le profil des détenus évadés.
Depuis jeudi, Port-au-Prince est le théâtre de violences perpétrées par des gangs armés affirmant vouloir renverser le Premier ministre Ariel Henry, actuellement absent de la capitale. Ces gangs, regroupés sous le nom de «Vivre ensemble», coordonnent des attaques ciblées dans la capitale, visant des sites stratégiques tels que la prison civile, l'aéroport international et des bâtiments de police. La violence a déjà causé la mort d'au moins quatre policiers depuis jeudi, et des dizaines de personnes ont été blessées dans un pays en proie à une grave crise politique, sécuritaire et humanitaire.