Guerre contre Ghaza : 360 000 Palestiniens ont fui Rafah en une semaine

14/05/2024 mis à jour: 02:20
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Photo : D. R.

L’UNRWA a indiqué hier dans une publication sur le réseau X que «près de 360 ​​000 personnes ont fui Rafah depuis le premier ordre d’évacuation il y a une semaine. Pendant ce temps, dans le nord de Ghaza, les bombardements et autres ordres d’évacuation ont créé davantage de déplacements et de peur pour des milliers de familles». Et d’insister : «Il n’y a nulle part où aller.  Il n’y a pas de sécurité sans cessez-le-feu.»

Au 220e jour de la guerre menée par l’occupant sioniste contre la population palestinienne de Ghaza, le fait dominant reste l’opération lancée sur Rafah depuis maintenant une semaine ainsi que de nouvelles attaques qui reviennent cibler le nord de l’enclave assiégée, autour du camp de Jabaliya. Dans la ville de Rafah, au moins quatre personnes ont trouvé la mort dont une fillette hier suite à un bombardement d’une maison appartenant à la famille Moslih au quartier dit Brésil, rapporte l’agence Wafa. Les victimes ont été évacuées à l’hôpital koweïtien de Rafah. 

La même source indique que des équipes de la défense civile ont retiré les corps de 10 victimes sans vie de sous les décombres, au quartier Al Salam, toujours à Rafah. Par ailleurs, Al Jazeera nous apprend qu’une fonctionnaire de l’OMS de nationalité étrangère et son chauffeur palestinien ont été blessés hier suite à un raid sur la même ville frontalière avec l’Egypte. Cet incident survient quelques jours après une frappe aérienne qui a touché le domicile d’un autre employé de l’OMS et ses proches.

Des employés de l’OMS touchés à Rafah

Vendredi dernier, le patron de l’OMS postait ce message à propos de ce raid aveugle : «Il y a deux jours (le 8 mai, ndlr), au milieu des bombardements intensifs à Rafah, le domicile d’un membre du personnel de l’OMS a été détruit en raison d’une frappe aérienne à proximité. Il a été blessé, ainsi que son épouse et un enfant. Sa nièce de 7 ans a été tuée. Nous sommes profondément attristés par cette tragédie et cette perte.

D’autres collègues ont subi des pertes similaires au cours des 7 derniers mois. Nous aidons notre collègue et sa famille à obtenir des soins médicaux. C’est là un autre exemple dévastateur de l’insécurité qui règne à Rafah et dans l’ensemble de Ghaza. Nous appelons à la protection de tous les travailleurs humanitaires et de tous les civils. Nous appelons à un cessez-le-feu», plaide Tedros Ghebreyesus.

Parallèlement à la poursuite des bombardements sur Rafah, l’armée israélienne a multiplié, comme nous le disions, les frappes sur le nord de la bande de Ghaza. Plusieurs civils ont été tués et d’autres blessés dans une série de raids hier sur le camp de Jabaliya, rapporte l’agence Wafa. En effet, au moins deux morts ont été enregistrés suite à ces bombardements aériens ainsi que des blessés.

Ils ont été évacués à l’hôpital Kamal Adwan, à Beit Lahia. D’autres civils sont tombés en martyrs après une attaque à proximité de l’association Beyt El Khayr, sur la rue Al Nozha, à Jabalya-ville, détaille Wafa. En outre, des équipes de secouristes ont dégagé les corps de 20 victimes enfouis sous les décombres à Jabaliya d’après la défense civile palestinienne citée par l’agence Wafa, Dans la ville de Ghaza, une femme a été tuée et une dizaine de personnes blessées dans un raid qui a visé une maison à Al Shujaîya, à l’est de la capitale de l’enclave.

«Le système de santé est à quelques heures de s’effondrer»

Le ministère de la Santé dans la bande de Ghaza a averti, ce lundi, que le système de soins dans l’enclave palestinienne est « à quelques heures de s’effondrer». «Nous sommes à quelques heures d’un effondrement du système de santé dans la bande de Ghaza, en l’absence du carburant nécessaire pour faire fonctionner les générateurs des hôpitaux, les ambulances et les moyens de transport du personnel», ont alerté les autorités sanitaires de Ghaza. Ceci est une conséquence directe du maintien de la fermeture du poste frontalier de Rafah pour le huitième jour consécutif.

«Depuis le 7 mai, les forces israéliennes occupent le côté palestinien du poste-frontière de Rafah et ont stoppé le flux d’aide vers la bande de Ghaza», déplore l’agence d’information palestinienne.

«La fermeture continue du point de passage de Rafah, qui est le principal point de passage terrestre par lequel entre l’aide, et la voie par laquelle les blessés et les malades transitent pour se faire soigner en dehors de la bande de Ghaza, menace d’exacerber la catastrophe humanitaire, d’autant plus que les stocks alimentaires à Ghaza sont sur le point d’être épuisés, selon les organisations de l’ONU», précise l’agence de presse palestinienne. Le poste-frontière de Karam Abou Salem, situé côté israélien, est fermé, lui, depuis le 5 mai, après avoir subi une attaque aux roquettes de la part des Brigades Ezzeddine Al Qassam qui ont fait 4 morts et 12 blessés parmi les soldats israéliens.

«Depuis le 5 mai, les forces d’occupation continuent de fermer le passage commercial de Kerem Shalom, au sud-est de la ville de Rafah, et empêchent l’entrée de l’aide humanitaire et médicale» écrit Wafa.

Et de faire remarquer : «La fermeture des deux points de passage a coïncidé avec l’extension des attaques terrestres et aériennes des forces d’occupation israéliennes dans tous les gouvernorats de la bande de Ghaza, après avoir exigé le déplacement des populations de vastes zones de Jabaliya, au nord du territoire, ainsi que leur incursion à l’est et au sud de la ville de Rafah, dans le sud de la ville de Ghaza et à l’est de Khan Younès.»

«Il n’y a nulle part où aller»

L’UNRWA a indiqué de son côté, dans une publication postée hier sur le réseau X, que «près de 360 ​​000 personnes ont fui Rafah depuis le premier ordre d’évacuation il y a une semaine. Pendant ce temps, dans le nord de Ghaza, les bombardements et autres ordres d’évacuation ont créé davantage de déplacements et de peur pour des milliers de familles».

Et d’insister : «Il n’y a nulle part où aller. Il n’y a pas de sécurité sans cessez-le-feu.» Dans un autre post, l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens s’émeut : «Familles et enfants reviennent dans les écoles de l’UNRWA à Khan Younès en quête de sécurité et d’un abri. D’importants dégâts subsistent depuis que ces installations ont été touchées.

Il n’y a pas d’eau potable disponible à Khan Younès. Un nouveau pic de désespoir qui se dévoile sous les yeux du monde entier.» Selon le ministère de la Santé dans la bande de Ghaza, le bilan des massacres israéliens s’élève à 35 091 morts et 78 827 blessés depuis octobre 2023. 57 personnes ont été tuées et 82 blessées en 24 heures, entre dimanche et lundi, précise la même source.

Plus de 150 000 femmes enceintes confrontées à des conditions de santé désastreuses

L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a averti, lundi, que plus de 150 000 femmes enceintes à Ghaza sont confrontées à des conditions de santé désastreuses, en raison de la guerre génocidaire sioniste qui se poursuit depuis le 7 octobre 2023. Dans un message publié sur la plateforme  X, l’UNRWA a affirmé que «plus de 150 000 femmes enceintes (à Ghaza) sont confrontées à des conditions de santé désastreuses et à des risques, en raison des déplacements et de la guerre». L’UNRWA a souligné qu’«aucun enfant au monde ne devrait souffrir ainsi.

Nous avons besoin d’un cessez-le-feu maintenant». Dans un article précédent, lundi, l’agence onusienne avait publié une vidéo montrant son bâtiment scolaire à Khan Younès qui a été endommagé par les bombardements. Cependant, les personnes déplacées y sont retournées en raison des ordres d’évacuation sionistes qui ont commencé, il y a une semaine.

L’UNRWA a estimé qu’«un nouveau niveau de désespoir se dessine sous les yeux du monde avec l’exode des Palestiniens, une fois de plus, de Rafah vers Khan Younès où il n’y a ni eau ni infrastructure». Depuis le 7 octobre, l’entité sioniste mène une guerre dévastatrice contre Ghaza faisant plus de 113 000 martyrs et blessés, pour la plupart des enfants et des femmes, et causant des destructions massives et une famine qui a coûté la vie à des enfants.

 

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