Après plusieurs mouvements de protestation organisés ces dernières semaines, le Syndicat autonome des fonctionnaires des impôts (SAFI) a décidé de passer à la vitesse supérieure en décrétant une grève de trois jours renouvelable, soit les 18, 19 et 20 de chaque mois.
«Le débrayage, qui a débuté le 18 de ce mois, a été largement suivi par tous nos adhérents dans les recettes des impôts de plusieurs wilayas du pays, et nous comptons poursuivre sur cette dynamique jusqu’à faire entendre notre voix au niveau de notre direction générale pour la satisfaction de nos revendications», ont affirmé à El Watan des syndicalistes rencontrés devant l’Hôtel des finances de la ville de Constantine. Dans ce dernier, comme dans plusieurs autres recettes, une sérieuse perturbation des services a été constatée.
Les grévistes ont décidé de déserter leurs postes et tenir un sit-in devant le siège de l’établissement, situé au boulevard de l’Indépendance dans le quartier du Coudiat, à Constantine.
Outre les revendications déjà contenues sur la plateforme de SAFI, notamment la révision du statut particulier, la hausse des salaires, la révision du régime indemnitaire et de la prime de rendement, portées à l’attention de la direction générale des impôts et du ministère des Finances, les grévistes déplorent surtout leurs conditions de travail, jugées déplorables, en nous montrant des photos illustrant bien une situation alarmante.
«Comment expliquez-vous que des services qui engrangent des recettes importantes pour le Trésor se trouvent dans une telle situation ?» s’interrogent-ils. «Nous vivons un véritable calvaire ici à Constantine, notamment dans les recettes de Bab El Kantara, les Mûriers, El Gammas et Sidi Mabrouk, où nous travaillons dans des bureaux exigus et insalubres, avec un mobilier vétuste et sans climatisation en été ; pourtant nous avons toujours assumé nos fonctions, mais face au silence de la tutelle, on ne peut plus supporter», affirment-ils. «Ces services devaient être transférés vers le nouveau centre des impôts de la cité Zouaghi, mais cette opération est toujours bloquée pour des raisons inconnues», déplorent-ils.
Les syndicalistes du SAFI ont saisi cette occasion pour dénoncer les pressions dont ils sont victimes de la part de leur tutelle. «Les responsables des services ont toujours reçu des recommandations pour établir des listes portant les noms des grévistes, lesquels seront exposés aux sanctions, comme les ponctions sur salaires ; mais au SAFI, nous avons réussi à imposer un arrêt de ces prélèvements par la force de la loi qui garantit le droit à la grève», soutiennent nos interlocuteurs.
Ces derniers ont déploré également les agressions verbales et même physiques qu’ils subissent dans l’exercice de leurs fonctions de la part de diverses catégories de personnes, demandant une protection, conformément à la loi.
«A travers cette grève, nous ne faisons que revendiquer nos droits à être mieux considérés, car nous constatons qu’il y a une injustice et une inégalité dans les salaires qu’on perçoit comparativement aux fonctionnaires des autres secteurs, comme ceux des assurances, par exemple, alors que nous avons une importante contribution au budget de l’Etat», concluent-ils.