Grève à Hollywood : Les négociations entre studios et acteurs suspendues

15/10/2023 mis à jour: 02:12
AFP
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Les patrons de studios et de plateformes, comme Disney et Netflix, discutaient depuis la semaine dernière avec les représentants du syndicat Sag-Aftra, qui défend les intérêts de 160 000 acteurs, cascadeurs, danseurs et autres professionnels des petit et grand écrans, dont les membres ont déserté les plateaux de tournage depuis juillet. Mais dans une déclaration mercredi en fin de journée, les studios, représentés par l’Association des producteurs de cinéma et de télévision (AMPTP), ont annoncé que cette discussion s’était arrêtée et était pour le moment suspendue. 

«Après des discussions sérieuses, il est apparu clairement que le fossé entre les positions de l’AMPTP et celles de Sag-Aftra est trop grand, et ces discussions ne nous font plus avancer de manière fructueuse», ont affirmé les studios. L’AMPTP a ainsi accusé les acteurs d’avoir des revendications excessives, parmi lesquelles un partage des revenus provenant de la diffusion des œuvres sur les plateformes de streaming qui, «à lui seul, coûterait plus de 800 millions de dollars par an». Les studios, il s’agit là d’une «charge financière insoutenable». Ils ont aussi accusé le syndicat Sag-Aftra de rejeter les hausses de rémunérations acceptées par les scénaristes. «Nous espérons que le Sag-Aftra va revoir ses positions et revenir à des négociations productives rapidement», ont affirmé les studios hollywoodiens. 

Dénonçant des «tactiques d’intimidation», le syndicat des acteurs a, dans la foulée, accusé les studios de «diffuser des informations trompeuses» sur la proposition avancée pendant la négociation, en exagérant son coût de 60%. «Nous avons fait de significatives avancées de notre côté, en transformant complètement notre proposition de partage de revenus : celle-ci coûterait aux entreprises moins de 57 centimes par abonné chaque année. Ils ont rejeté nos propositions», a déclaré le Sag-Aftra dans son communiqué. Le syndicat des acteurs affirme mercredi avoir «négocié de bonne foi» avec les producteurs et plateformes, «bien qu’ils nous aient fait la semaine dernière une proposition choquante, inférieure à ce qu’ils offraient avant même le début de la grève».
 

«Ils utilisent la même stratégie ratée (qu’avec les scénaristes) : faire circuler des informations fallacieuses pour tromper nos membres, mettre un terme à notre solidarité et mettre la pression sur nos négociateurs», a-t-il déclaré dans son communiqué. Le syndicat des acteurs s’est dit prêt à «négocier aujourd’hui, demain et tous les jours».
 

Image clonée par l’IA sans consentement 

Le mois dernier, les studios hollywoodiens et les plateformes avaient conclu un accord salarial avec une autre corporation, celle des scénaristes de Hollywood qui avait mis fin à une grève longue de presque cinq mois. Compte tenu de la similarité entre les revendications des acteurs et celles des scénaristes, l’optimisme quant à la possibilité d’un accord rapide semblait de mise, jusqu’à ce revirement. Bien que les scénaristes aient repris le travail, la plupart des productions ne pourront pas reprendre tant que la grève des acteurs, qui a commencé en juillet, se poursuit, coûtant des millions de dollars chaque jour à l’industrie. 
 

Comme les scénaristes, les acteurs ont cessé le travail pour demander notamment une revalorisation de leur rémunération, en berne à l’ère du streaming, et des mesures de protection face à l’intelligence artificielle (IA). 

En théorie, l’accord conclu entre studios et scénaristes devrait aider les acteurs à les imiter, estiment des analystes. Mais les revendications salariales portées par le Sag-Aftrade même que la demande de garanties face à l’IA vont plus loin que celles de leurs collègues scénaristes. Ils réclament notamment une augmentation plus importante des salaires et de recevoir un pourcentage réel des bénéfices lorsqu’une série rencontre le succès, au lieu d’une simple prime. 

En outre, les comédiens craignent que l’IA (Intelligence artificielle) ne soit utilisée pour cloner leur voix et leur image, sans leur consentement et sans rémunération. 

 

 

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