Goudjil dénonce la campagne de haine lancée par la France : «L’Algérie fait la différence entre le peuple français et les résidus du colonialisme»

25/01/2025 mis à jour: 10:17
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Salah Goudjil, président du Conseil de la nation - Photo : D. R.

«L’Algérie n’a pas de problème avec les peuples, y compris avec la France, et nous sommes fiers de cette position qui n’a jamais changé», note le président du Conseil de la nation.

Le deuxième homme de l’Etat, Salah Goudjil, est revenu, jeudi, pour la troisième fois consécutive, sur la campagne de haine lancée par la France, et plus particulièrement par la droite et l’extrême droite, contre l’Algérie ainsi que sur les crimes commis par la colonisation française contre le peuple algérien, notamment  les conséquences désastreuses des essais nucléaires dans le sud du pays.

Il a également évoqué la crise avec le Maroc, un pays avec lequel l’Algérie a rompu ses relations diplomatique en août 2021, comme il a réaffirmé le soutien de l’Algérie aux causes sahraouie et palestinienne.

Lors d’une séance plénière consacrée à l’adoption de deux projets de loi dont l’un porte sur la gestion, le contrôle et l’élimination des déchets,  et  l’autre sur la protection et à la promotion des personnes à besoins spécifiques, le président du Sénat a d’abord rappelé que l’Algérie fait la distinction entre le peuple français et entre le colonialisme  et ses résidus. «L’Algérie fait la différence  entre le colonialisme français et ses résidus et entre le peuple français.

Cela a toujours été notre position», a-t-il précisé. Par résidus du colonialisme, Goudjil fait, incontestablement, allusion à l’extrême droite  qui pousse  depuis quelques mois à la rupture des relations entre Alger et Paris. De même, M. Goudjil a tenu à séparer entre le peuple marocain et ce qui est appelé le  Makhzen. «L’Algérie sait faire la différence  entre le peuple marocain et le colonisateur marocain représenté par le Makhzen.

Nous ne sommes nullement contre le peuple marocain, mais nous sommes contre le colonialisme marocain», a-t-il insisté, comparant les pratiques de ce dernier au Sahara occidental à celles des Français en Algérie  durant la période coloniale. «C’est le même colonialisme que nous avions en Algérie. Ce que fait le Makhzen  au Sahara occidental est identique à ce que faisait le colonialisme français en Algérie.

Notre soutien au Sahara occidental n’est pas lié au fait que nous partageons des frontières. C’est un principe que nous défendons même en dehors de la région», a-t-il affirmé, en citant par là même le Timor en Indonésie. Convoquant l’histoire, il a rappelé que ces derniers ce sont des chrétiens, mais quand ils ont demandé  leur indépendance, l’Algérie les a soutenus alors qu’elle entretenait de bonnes relations avec l’Indonésie.

Et à Goudjil de résumer :  «L’Algérie n’a pas de problème avec les peuples, y compris avec la France, et nous sommes fiers de cette position qui n’a jamais changé.» En déplorant «le retour des idées et la pensée coloniales au sein du gouvernement français et parmi certains de ses ministres, le président du Conseil de la nation a fustigé les parties qui continuent à cibler l’Algérie par des manœuvres  malveillantes et appelé dans ce sens à «y faire face avec fermeté, comme un seul homme».

Répondant particulièrement aux relais français qui disent que l’Algérie reçoit des aides de la France pour le développement, Goudjil a rappelé que le pays n’a aucune dette qui permette à une quelconque puissance de lui imposer quoi que ce soit. «Nous avons tous les moyens financiers pour faire face à tous les défis à venir, en l’absence de dettes extérieures, ce qui renforce l’indépendance de la décision du pays.

Aujourd’hui, nul n’est en mesure de nous dicter nos décisions et nos positions.» Emboîtant le pas au deuxième homme de l’Etat, la ministre de l’Environnement et de la Qualité de la vie, Nadjiba Djilali, a soutenu que la revendication de l’Algérie exigeant de la France d’assumer sa responsabilité historique dans l’élimination des déchets des explosions nucléaires réalisées dans le sud du pays pendant la période coloniale sera inscrite de manière «claire et explicite» dans la législation environnementale nationale.

Une justice historique et environnementale

L’objectif étant de garantir les droits des générations actuelles et futures à un environnement sain et durable. A l’issus de l’approbation, par les membres du Sénat, de la nouvelle loi sur la gestion des déchets, la ministre a précisé que ce texte de loi «revêt des dimensions qui dépassent les défis environnementaux actuels et porte des messages forts liés à la justice historique et environnementale», évoquant «les effets délétères des explosions nucléaires réalisées par le colonisateur dans le sud du pays».

La ministre a souligné que l’auteur de cette catastrophe environnementale provoquée par les explosions nucléaires, qui constituent «une autre violation à l’encontre de notre pays et de notre peuple», doit «assumer pleinement ses responsabilités historiques, morales et juridiques dans l’élimination de ces déchets radioactifs et reconnaître l’énorme préjudice qu’il a causé à notre pays et aux populations d’Adrar, de Reggane, d’In Ekker et d’autres régions». Elle a insisté sur l’impératif d’inclure ces revendications dans la législation environnementale nationale.

Elle a appelé à poursuivre le travail sur ce dossier avec tous les moyens disponibles pour «arracher le droit de notre peuple et protéger notre environnement de ces effets néfastes». Par ailleurs, le président de la commission de l’équipement et du développement local du Conseil de la nation a salué, lors de la présentation du rapport complémentaire, l’appel de Goudjil à associer  le présent au passé  dans le cadre de la consécrations de la mémoire  collective.

Il a indiqué  que les membres de la commission  ont, sur orientations du président du Conseil de la nation, inclus dans ledit rapport «la position algérienne exigeant de la France d’assumer pleinement sa responsabilité dans l’élimination des déchets des explosions nucléaires réalisées par le colonisateur français dans le désert algérien pendant la période coloniale».


 

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